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un virage à 180°. « Deauville reste et
restera une aventure exceptionnelle. Je
la recommande sans une seconde d’hé-
sitation et y revenir après une première
il y a trois ans, où j’étais alors aligné
sur le format olympique, c’était génial.
Je garde en mémoire la côte de Saint-
Laurent avec des portions à 17% et tous
ces gens qui vous encouragent, qui vous
poussent à repousser vos limites, qui
vous hurlent dessus… »

« C’était très fort. L’espace de quelques
secondes, je me suis cru dans la peau
d’un coureur du Tour de France. J’ai vu
de l’émerveillement et une forme d’hal-
lucination dans le regard des gens. Pas
de la pitié, aucun apitoiement et c’est
bien comme ça » murmure-t-il.
Passé maître dans l’art de “tirer la
bourre” aux triathlètes : « Je m’amuse
parfois à remarquer leur étonnement
quand j’en dépasse certains. Je me dis
alors que le travail paie. Je parle-là d’un
travail acharné, d’un respect scrupuleux
des plans d’entraînement. Souvent, je sont dans sa ligne de mire. « Le report C’est du costaud », renchérit le récent
ravale ma salive et je me lance. Ce n’est peut être vécu comme une injustice vainqueur de la coupe du monde, à
que sous la douche que je reprends mon par le gars en pleine possession de Alhandra, au Portugal. 57 minutes
souffle et me rends compte que la fin ses moyens. Le blessé voit sans aucun pour avaler 750 m de natation, 20
est là. » Phénomène de détermina- doute les choses différemment. L’at- km de vélo et 5 de course à pied, à 18
tion, Alexis Hanquinquant vise tou- tente sera longue, c’est une certitude. km/h de moyenne. Solide.
jours plus haut et les Jeux de Tokyo Néanmoins, je préfère y voir une chance
de mieux y figurer. Je me tiens prêt », Un roc récemment revenu sur le
assure Alexis. drame qu’il a traversé en 2010 : « Ma
vie a basculé en août, trois mois après
D’ici-là, il gardera un œil avisé sur les mon titre en pieds-poings. Ce moment a
tests programmés à Cannes par la sans nul doute été le plus gros combat
FFTri, du 4 au 6 décembre prochains. de ma vie. J’ai lutté pendant trois ans
« C’est un rendez-vous que j’affectionne contre des douleurs quotidiennes très
tout particulièrement, précise ce dernier. invalidantes, convaincu que je pouvais
Si cette année, je n’aurai l’opportunité sauver ma jambe avant de me résoudre
de m’y rendre, j’aime la vie, le contact à l’amputation en septembre 2013 ».
avec les gens et si je peux délivrer
un message, ce serait le suivant : le Difficile de trouver les mots… Parfois,
paratriathlon est un sport fabuleux et seul le silence est assez fort pour ex-
si l’envie d’y aller vous brûle, il ne faut primer une émotion, un respect plein
pas y renoncer. Attention, viser le haut et total, une admiration.
niveau réclamera de la persévérance, Chapeau bas Monsieur Hanquin-
de l’engagement. Basculer dans un pro- quant.
jet performance est une vraie décision.

Le paratriathlon est un sport fabuleux et si
l’envie d’y aller vous brûle, il ne faut pas y

renoncer.

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