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altitude étant plus longue et moins
bonne, il est nécessaire de rallonger
le temps de repos si l’athlète a besoin
d’atteindre un certain niveau de FC
ou de %FC max.
De nombreuses études affirment
qu’il faut mieux éviter de s’entrainer
à haute intensité en altitude et de se
concentrer plutôt sur des séances
aérobie d’intensité moyenne. Il serait
donc pertinent de « vivre en haut et
s’entraîner en bas » (voire s’entraîner
en haut pour les intensités sous-
maximales). Cela malgré le fait
que l’altitude n’engendre pas de
Certaines études ont montré une de produire de l’ATP lors du début modifications des filières glycolytique
optimisation de 3 à 10% de l’économie de l’effort aérobie, jusqu’à ce que la et phosphagène ce qui devrait
de course grâce à l’entraînement en production énergétique de la filière avantager les exercices brefs et
hypoxie. Cela semble lié à une baisse aérobie se mette en place. Pour intenses. Ceci est vrai pour réaliser
du coût ventilatoire et à une hausse compenser la valeur de 90% de une performance unique mais pas
des capacités de consommation saturation en altitude, l’organisme pour la répétition d’efforts que
mitochondriale d’oxygène, s’adapte en augmentant sa représente l’entraînement.
d’utilisation accrue des tests fréquence cardiaque afin de palier à
glycogéniques et d’amélioration de ce déficit en oxygène. Les valeurs de Conséquences pour le
l’efficience mécanique. Le potentiel performances diminuent d’environ swimrunner
du pouvoir-tampon du swimrunner 7% lors des différents types de travail
semble être supérieur après un intermittent. Pour préparer une compétition en
séjour d’entraînement en altitude altitude (> 1500m) telle que l’Otillo de
grâce notamment à une prolifération S’entrainer à haute altitude augmente l’Engadine en Suisse, le swimrunner
des transporteurs membranaires les niveaux de FC et de %FC max possède deux solutions : arriver le
de lactate limitant l’acidification quelque soit le type d’entrainement jour de la compétition pour être moins
du milieu et favorisant le maintien aérobie réalisé. Cela va donc accroître impacter par les effets de l’altitude,
d’intensité d’effort. la charge de travail de l’athlète pour ou effectuer une acclimatation à
Conséquences sur une même séance. De plus, le fait de hauteur de compétition (<4000m)
travailler à haute intensité ne va pas durant 2 à 6 semaines afin de
l’entraînement permettre à l’athlète de maintenir les s’adapter à cet environnement. Le
niveaux de performance souhaités choix du séjour en altitude engendre
Lors d’efforts de même intensité au niveau de la mer et ce même pour une baisse de la performance par
relative (%VMA), les niveaux de FC et de des intensités proches de 80% de rapport au niveau de la mer car les
%FC max sont supérieurs en altitude la VMA. Toutefois, le fait de vivre en intensités d’entraînement swimrun
car en condition hypobare la baisse altitude engendre des adaptations et en altitude ne peuvent pas être
de la pression partielle d’oxygène des acclimatations, à partir de deux suffisantes pour obtenir un haut
engendre des problèmes de transport semaines, permettant à l’organisme niveau de performance.
et d’utilisation de l’oxygène. Lors des d’optimiser ses capacités de transport
périodes de récupération, la qualité et d’utilisation de l’oxygène par une La dérive cardiaque est plus
et la cinétique de récupération est hausse des niveaux d’hématocrite et importante en altitude, peut-être
alors détériorée. Par l’impact négatif d’hémoglobine, par stimulation de la aussi par le fait qu’en altitude il est
de l’altitude sur la cascade d’oxygène, production d’érythropoïétine (EPO) ; plus difficile de dissiper la chaleur
la saturation de l’hémoglobine en et donc d’améliorer ses performances notamment par le fait de porter des
oxygène diminue par la baisse des en endurance. vêtements plus chauds et plus près
gradients de pression provoquant du corps qu’en plaine et le fait qu’il
des difficultés à rembourser la dette L’entraineur va donc devoir adapter le y ait plus de rayonnement solaire
d’O2. En effet, c’est l’oxygène de temps et l’intensité de récupération en en altitude. Le choix du matériel
réserve contenu dans les cellules fonction de l’impact réel de l’altitude et notamment de la combinaison,
musculaires qui permet à l’athlète sur son athlète. La récupération en des manchettes, manchons … est
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