Page 3 - swimrun_magazine_39_pages
P. 3
LA PUBALGIE DU
SWIMRUNNER
CONSEIL DE PRO
PAR GEOFFREY MEMAIN PRÉPARATEUR PHYSIQUE - RÉATHLÉTISEUR
La pratique du sport engendre certaines contraintes, qui appliquées à l’organisme peuvent
provoquer des blessures si un travail préventif n’est pas réalisé en conséquence. La pubalgie est
une pathologie souvent accordée aux footballeurs, hockeyeurs ou rugbyman ; mais il s’agit bel
et bien d’une réelle menace pour le coureur et donc le swimrunner. 10 à 15% des sportifs tous
sports confondus y sont confrontés. Le swimrun est une discipline d’endurance, multipliant le
nombre de foulées, de gestes de nage (haut et bas), de temps d’alignement et de mouvements
respiratoires. Autant de sollicitations pouvant mener à ce genre de pathologie. La région
pubienne est une zone carrefour entre le tronc et les membres inférieurs. Il s’agit donc d’une
zone de conflit et de tension, siège du développement potentiel de la pubalgie. Nous allons donc
nous intéresser à la présentation anatomique et aux rôles de la région pubienne en swimrun,
des contraintes liées à cette discipline, ainsi que la prise en charge de la pubalgie et du travail
préventif ou de rééducation-réathlétisation à mettre en place.
Pubalgie et spécificités anatomiques de la zone pubienne
La pubalgie est une douleur chronique de la région pubienne. Trois types de douleurs peuvent
être décrits :
- Au-dessus du pubis (sus-pubienne) souvent dû à des déséquilibres entre adducteurs et
abdominaux grand droit.
- Sur le pubis, avec une souffrance de la symphyse pubienne (ilio-pubienne) à la jonction des
deux branches.
- Sous-pubienne, liée à une lésion tendineuse sur les adducteurs (Enthésopathie).
Parfois cette pathologie est associée à des microtraumatismes de la symphyse, des enthèses
ou encore des syndromes canalaires du nerf obturateur ou ilio-inguinal. Elle apparaît
habituellement de manière progressive avec une gêne pendant et après l’effort. Puis la
douleur devient diffuse, migrante parfois. La pubalgie peut aussi être déclenchée de manière
aigue suite à un mouvement ou un contact brusque.
Il est nécessaire de détailler les parties anatomiques évoquées ci-dessus :
- La symphyse correspond à l’articulation antérieure des deux os coxaux, qui associés au
sacrum composent la ceinture pelvienne. De nombreux ligaments y sont fixés pour limiter sa
mobilité.
- Les adducteurs sont un ensemble de muscles s’attachant sur la branche ischio-pubienne
pour aller terminer sa course sur le fémur. Ils interviennent dans les mouvements de la jambe
et du bassin (notamment la stabilisation).
- Le tronc est formé par de multiples muscles (dorsaux, lombaires, trapèze, carré des lombes,
obliques, transverse, grand droit, dentelés). Il fixe l’ensemble des structures autour de la
colonne vertébrale et des côtes.
99