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FRED VAN LIERDE
LE CHANT
DU CYGNE
PAR CÉDRIC LE SEC’H PHOTOS @ACTIV’IMAGES / DAVID PITENS
La grâce et l’élégance. Et pas seulement qu’en course. Fred Van Lierde est un peu
au triathlon ce que Roger Federer est au tennis. Un immense palmarès certes,
mais tout d’abord un gentleman, toujours disponible pour son sport. Du Flan-
drien se dégage aussi un grand calme, voire un certain flegme, qui n’empêche
en rien son humour pince-sans-rire. Un homme avant tout, avec ses valeurs, qui
a écrit une des plus belles pages du triathlon moderne. 2020 marque le crépus-
cule de la longue carrière du Belge, couronnée de tant de succès. Une fin de vie
de sportif de haut niveau, à haut niveau, jusqu’au bout. Rencontre avec le plus
Français des triathlètes belges. Pour un au revoir, pas un adieu.
Sa jeunesse
1997. Le triathlon, grâce a son “âge d’or“ des années 80, a posé les bases
de son succès et de ce qu’il deviendra des années plus tard. Mais en 1997,
le triathlon est encore jeune. Pour beaucoup, on roule encore avec des vélos
en alu, aux passages de vitesses sur le cadre, parfois même sans pédales
automatiques, ou avec des prolongateurs ressemblant plus à des cintres de
penderie bricolés par le garagiste du coin… Avec les retraites récentes des
légendes Mark Allen (1995) et Dave Scott (1994), on sent néanmoins que le
triathlon se trouve en 1997 à un tournant, à la fois au niveau technologique et
au niveau du profil des athlètes, illustré par notre Frenchy Yves Cordier.
Et c’est aussi à cette époque qu’émerge un “p’tit Belge“ de 18 ans. Flandrien,
originaire de Menen, Frederik Van Lierde, encore boutonneux, s’adjuge le titre
de vice-champion de Belgique dans la catégorie Junior. Puis enchaine en 1999
avec le titre national de duathlon d’hiver en Junior, et le triathlon universitaire
en 2000. Pas de doute, le garçon en a sous la pédale. Il est Belge, bon en vélo.
Un pléonasme quelque part… Ce qu’il confirme en 2002 avec le titre national
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