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AVENTURE

entourage. Aujourd’hui, boucler un
Ironman ou un UTMB est entré dans
une certaine vulgarisation. Je regrette
que de telles performances en viennent
à être banalisées. Il ne faut pas perdre
de vue que ce n’est pas donné à tout
le monde. Les athlètes se battent avec
acharnement pour terminer la course.
Vraiment ». La pique est légère mais
juste. Cet effort, l’ancien cycliste
élite le connaît que trop bien. De
victoires en défaites, d’ascenseurs
émotionnels en larmes assumées,
il garde une vérité en lui, un crédo.
Par ses rêves fous, l’homme âgé
de 33 ans donne un sens à sa vie.
« Apprendre à nager, à courir, à aller
encore plus vite en vélo pour un triathlon
et prendre ensuite le départ de deux
Ironman, à Nice et sur l’AlpsMan. C’était
l’aventure grand format. Voilà comment
il faut, je le crois, voir les choses et la
vie. Comme une aventure. Pourquoi se
mettre la pression ? C’est le plus sûr
moyen de passer devant des émotions,
des sensations, sans les ressentir.
Pour certains, qui sont focalisés sur la
performance, c’est parfois trop ». La
performance justement.

Anecdotique pour Stéven, elle devient cela, un Ironman. Quand tu passes la Quelque part, le coureur s’accomplit  ».
quasi vitale pour l’athlète dont c’est ligne, tu es fier. Fier d’être allé au bout. Se Véritable touche-à-tout, Stéven
le métier. « Aller au bout des choses, battre, s’accrocher, voilà ce qui est beau. s’affranchit des convenances. Le
essayer de se comprendre, c’est aussi qu’en-dira-t-on, n’est pas pour lui.

Pas son style, pas le temps. Il en tirera
plutôt une force. « Quand je me suis
lancé dans l’Ironman il y a maintenant
cinq ans ou un peu plus, les gars
souriaient presque. Le sport ne s’était
pas vraiment démocratisé. Aujourd’hui,
un jeune termine à peine un marathon
qu’il se fixe un Ironman sans même
passer par le format S ou le M. Il cherche
la longue distance, d’emblée ». Victime
de la déformation professionnelle,
Stéven veut aller vite, lui aussi, et il
y parvient. Sacrément rageant pour
la concurrence. L’Himalaya bouclé en
51 jours, de Kangchenjunga à Hilsa,
c’est loin des standards habituels.

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