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INITIATIVE

ce type de course longue distance
- et l’entraînement qui va avec. Le
fait de faire des fatigues cardiaques
répétées ne peut-il pas s’avérer
néfastes pour les fonctions du cœur
à long terme ? il n’y a aucune preuve
au jour d’aujourd’hui.

De là à penser que le triathlon
pourrait s’avérer dangereux pour le
cœur et favoriser un infarctus par
exemple, le pas peut-il être franchi ?

(Catégorique). Je vais être très clair risque d’infarctus, mais de manière cœur s’adapte pour fonctionner
sur ce point. Il ne faut surtout pas très ponctuelle, pendant l’activité normalement mais se régénère mal.
laisser comme message au grand physique, l’augmente. Ce sont quand On se pose effectivement la question
public que le sport peut être mauvais même des événements très rares mais rien n’est prouvé et il serait
pour la santé. Surtout pas. C’est mais que l’on aimerait prévenir. malvenu d’affirmer des choses.
même le contraire d’ailleurs. Le L’objet de notre étude est là.
sport est bon pour la santé et d’une La répétition d’un marathon, par
manière générale pour le cœur et il exemple sur un délai assez court est- Pour revenir à votre projet justement,
préserve notamment de l’infarctus. elle contre indiquée. Peut-elle être d’autres dispositifs que le «patch»
L’activité physique prévient ce risque. considérée comme dangereuse là seront-ils mis en place ?
Le sport est bon pour les coronaires encore ?
et l’athlète doit être bien préparé. Pendant les 40 minutes d’examens,
En course, l’effort est important, la Le risque d’infarctus est diminué par nous ferons à chacun des participants
sollicitation cardiaque est évidente. une activité physique et régulière, c’est des échographies cardiaques, des
Néanmoins le risque n’est que sûr. En revanche, et là se situe aussi électrocardiogrammes mais aussi
transitoire pendant la course et le but de notre étude, est-ce-que une étude de la fonction respiratoire
j’inclus les quelques jours qui suivent. la répétition des longues distances, afin d’apprécier le débit au niveau des
Sur le long terme les bénéfices sont marathon et plus, n’entraîne pas un bronches et la diffusion de l’oxygène
réels. On appelle cela le paradoxe du certain degré de fatigue cardiaque. au niveau des alvéoles des poumons.
sport. Dans sa pratique chronique et A la différence des autres organes,
dans sa globalité, le sport diminue le en cas de blessures cardiaques, le Quels seront les sujets concernés par
votre étude ?

Ce sont des hommes âgés de 20 à
54 ans qui se sont portés volontaires.
On en attend 72. Ils seront suivis
par des médecins cardiologues, des
physiologistes et des chercheurs
de l’INSERM/CNRS de Montpellier.
La plupart sont issus du CHU de
Montpellier mais une équipe de
chercheurs en cardiologie du sport
venus de l’Université d’Avignon sera
là aussi.

Renseignements :
Bronia Ayoub

[email protected]
04 67 33 59 10

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