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L’ENTRAINEMENT DE LA
SWIMRUNNEUSE

CONSEIL DE PRO

PAR GEOFFREY MEMAIN PRÉPARATEUR PHYSIQUE - RÉATHLÉTISEUR

Le sport féminin est un domaine en plein essor, la médiatisation se développe
et l’accroissement de la place et de l’importance pris par la femme athlète est
indéniable (JO 2008 42% de femmes vs 10% de femmes aux JO 1952). D’un point
de vue performance et « spectacle », il est « insensé » de comparer le sport féminin
et masculin car beaucoup de facteurs diffèrent et doivent être pris en compte:
temps, moyens et encadrement de pratique, spécificités des genres, philosophie et
technique  …
Le swimrun a la chance de faire partie des sports d’endurance où la femme est mise
en avant et possède un statut de pratiquante égal à l’homme. La performance et
la gestuelle technique est parfois aussi voire plus efficace chez la swimrunneuse
que chez son homologue masculin. Le but de cet article est de présenter les
spécificités féminines et les adaptations d’entraînement qui en découlent pour que
la swimrunneuse soit réalisée et performante dans sa pratique et ce avec longévité.

SPECIFICITES DE LA FEMME

SPECIFICITES ANATOMIQUES
Les femmes détiennent de nombreuses particularités anatomiques. Elles sont
en moyenne plus petites, plus légères, avec un bassin plus large, des jambes plus
courtes et des épaules plus étroites. Le cœur aussi est de plus petite taille, réduisant
les capacités maximales cardiovasculaires.

Les os sont plus poreux, plus fin et plus fragile mais l’effort accroît le capital
osseux et cartilagineux. Il y a une meilleure DMO (densité minérale osseuse) pour
les femmes pratiquant des activités physiques et sportives à impact. Le pic de
masse osseuse est sous influence génétique, il est atteint en fin d’adolescence et
se maintient jusqu’à 30 ans.

La femme possède un bassin plus large (avec un rapport ceinture scapulaire/
ceinture pelvienne inversé par rapport à l’homme) favorisant un genou valgum
(rentré vers l’intérieur) qui associé à un pied pronateur (sur bord interne) augmente
les pressions sur la partie interne du genou, de la cheville et sur la voûte plantaire.

Au niveau du genou, l’échancrure intercondylienne est plus étroite, le LCA (ligament
croisé antérieur) plus court, la pente tibiale plus importante et l’hyperlaxité
ligamentaire supérieure à l’homme. Le risque de lésion du LCA est donc accru chez la

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