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RENCONTRE
C’était dingue ce que je pouvais ressen-
tir sur la ligne de départ. Un relâchement
presque insolent, et une sérénité impla-
cable rendus possibles par une prépa-
ration optimale, validée sur les entrai-
nements et les courses qui ont précédé.
Je pensais réellement pouvoir gagner ce
jour-là, je me sentais fort physiquement
et mentalement, prêt au combat… Pour
moi, à ce moment le plus dur était fait,
mais le plus important était de concré-
tiser !
Puis la course… Je donne tout ce que j’ai
ce matin-là, je passe la ligne… 4e… Je
ne sais pas trop, je suis content, un peu
“dég” aussi mais au final difficile de re-
gretter quoique ce soit tant j’ai été battu
par meilleurs que moi ! Les Brownlee
et un Gomez, archi dominateur en ces
temps-là, ont su élever leurs niveaux,
ce qui a permis d’assister à une course Les JO de Londres ? Un relâchement presque
folle pour l’époque avec des allures in-
croyables sur le 10 kilomètres : 29’15 insolent et une sérénité implacable.
pour Alistair, 29’45 pour moi. Jamais je
n’avais eu un tel niveau de “perf” et ja-
mais d’ailleurs je n’ai réussi à le répéter,
tant j’étais déterminé et conditionner à : Frodeno, Vidal, Riederer, Bryukhankov, gueurs avec la vie de famille. Et aussi
performer ce jour-là. J’en garde donc un Gemmel, Docherty, Mola, Kahlefeldt, par manque de motivation de nager
excellent souvenir. De plus l’expérience Murray, Silva… Je fais 4e et donc 1 de seul, je dois l’avouer !
er
Olympique dans son ensemble fut une notre monde !
réussite sur place ; l’organisation, la
course avec mon pote de toujours Lolo, On sait que tu fais aussi du swi- Si on revient au trail, ton actualité,
l’ambiance dans le groupe avec Vince mrun. Le vélo est donc définitive- c’est ton récent aller-retour depuis
(ndlr : Vincent Luis), Pierre Houseaux, ment mis au placard ? la mer jusqu’au Piton des Neiges
les filles, la présence de mon père de Non, pas du tout. C’est plutôt les pla- (alt. 3070 m), le point culminant de
coach… London Calling quoi ! quettes que j’ai rangé au placard ! Je l’océan Indien sur l’Île de la Réu-
continue activement à rouler, activité nion. 8h58 pour 73 km et 4050d+,
Pas de regret donc sur cette course que j’intègre à ma prépa trail, disons
d’un jour avec cette médaille en aux alentours des 6 000 km par an. avec au passage un record sur
chocolat ? J’aime beaucoup ça. Partir longtemps et l’ascension en 4h41 pour 36 km et
Non pas de regret même aujourd’hui, seul sur mon vélo, c’est quelque chose 3400 d+.
d’autant plus que J. Brownlee prend une dont j’ai besoin et la Suisse, où je passe Avec le recul, quels sont les senti-
pénalité de 15 secondes qu’il effectue pas mal de temps, est un pays merveil- ments qui se dégagent sur cette
dans le dernier tour. Je reviens alors à leux pour rouler. C’est tellement beau et performance solitaire ?
10 secondes du podium… il était là, à les gens sont très respectueux. Quant Paradoxalement, je ressens beaucoup
quelques mètres de moi, mais impos- au swimrun, j’aimerais en faire plus de fierté d’avoir su regrouper une équipe
sible de rentrer ! Ils ont mérité leurs car j’adore, mais difficile de trouver du autour de moi et d’en avoir fait un beau
médailles. Derrière, nous étions 10 temps pour aller “s’enquiller ” des lon- projet, dans un endroit qui m’est cher
athlètes à se valoir pour être finalistes à la Réunion ! J’ai pu faire participer
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