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FOCUS

magiques, des rivières séduisantes, m’imprégner de plein de détails, de les 227 km parcourus…?
des descentes “adrénalinantes” et chaque virage, du relief, des ombres,
un vent qui n’est jamais dans le bon des cailloux, des graviers… Il y a une D’ambiance, de sono,
sens...188 fois un kilomètre dont petite fontaine devant laquelle on d’encouragements et d’émulations
certains se méritent plus que d’autres passe deux fois par tour. Fontaine de fin de course il n’y aura point.
! La montée de Pallon n’est pas très bénie et salutaire mais pas assez Pas de trace d’adrénaline ! Et dans
longue - Pallon ! - mais 1,5km à 13% fraîche à mon goût et aux bienfaits ce contexte, ce “money-time” est le
en plein cagnard et après 140 km, ça trop éphémères ! moment le plus difficile. J’abrège pour
pique vraiment fort… vous épargner les dix paragraphes
Les montées sont prétextes à qu’il faudrait pour retranscrire les 6
Nouveau passage au plan d’eau, marcher, les descentes doivent aider derniers kilomètres tellement ils ont
nouvelle transition. Le vélo a bien à dérouler un peu et le reste n’est que duré…
assuré, il va se reposer dans la lutte et obstination. C’est dur… très La nuit tombe, grosse averse,
voiture. Changement intégral pour dur. La chaleur m’accable, je suis une ambiance plutôt silencieuse sur
se mettre au sec et à neuf. Je dévore cocotte minute qui ne va pas tarder la ligne arrivée mais on s’en fout.
melon et brugnon fraîchement à faire “pchiiitttt”. En fin de boucle 14h57, une heure de plus qu’en
sortis de la glacière. Patate douce, on longe la rivière sur 3,5 km. C’est 2015 (qui avait été mon baptême
petits sandwiches, boissons une torture de voir l’eau fraîche de en triathlon), le poids des années est
variées, pommes de terre et sel... la Durance en contrebas et de cuire irréfutable…;-)
Il faut refaire les niveaux au mieux comme ça. Je tiens le coup, j’avance
et au plus vite. Car dans ce défi en à 10 km/h… et puis ni une ni deux je Une journée qui fabrique des
“off”, le plus gros morceau arrive. crapahute en bas du talus, touche la souvenirs, une sacrée expérience… »
Le marathon. 42,195km face à sa rivière et m’arrose à grandes giclées.
motivation, sa propre détermination, Je m’accroche alors à un objectif :
ses anges et ses démons… 3 tours ne pas courir moins vite et moins Alexandre Natali.
à parcourir, 3 fois la même boucle. souvent que le tour d’avant. Mais « I am an Embrun(iron)man.
On est toujours autonomes, pas de la fin sera vraiment laborieuse, les
ravito, de boissons ou de nourriture… chevilles-cuisses-genoux-hanches Jusque hier, je ne saisissais pas
sauf ce qu’on emporte. Alors j’opte sont douloureuses comme rarement. vraiment la portée de ces mots.
pour un petit sac de trail (Hoka) La pluie a rafraîchi le corps et la tête 6 mois de préparation, dans la
avec un peu de réserves. Il va falloir mais elle a aussi déréglé et tétanisé situation que l’on a tous connu,
gérer… Je connais le tour mais je vais les jambes. À moins que ce ne soient des incertitudes, des doutes, une

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