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ÈLES ET RÉSILIENCE

LA CHRONIQUE DE
NICOLAS GEAY

PAR NICOLAS GEAY PAR DR

Le 7 avril dernier, vous avez pu découvrir mon reportage « Adrien Costa, la
fureur de vivre » dans Stade 2. En plus du million de personnes présent devant
la télé ce jour là, un autre million a découvert l’histoire de ce jeune garçon sur
les réseaux sociaux. Ce franco-américain, qui a été l’un des plus grands espoirs
du cyclisme mondial, a été victime d’un grave accident lors d’une randonnée à
3500 mètres d’altitude dans le parc Yosemite en Californie le 29 juillet 2018.
Après 6 opérations en 8 jours, Adrien a du se faire amputer de la jambe droite.
Pour lui, cet accident a été un terrible choc. Perdre sa jambe à 21 ans, est une
immense souffrance, physique et morale, et un coup d’arrêt bien sur. Mais
lorsqu’il m’a raconté son histoire, Adrien m’a dit ceci : « J’aurais pu voir ce que
je ne pouvais plus faire et me plaindre. Au lieu de cela, j’ai fait la liste des sports
que je pouvais encore pratiquer avec une jambe en moins ». Une leçon. Et grâce
à ses prothèses, il fait ce qu’il dit… Du ski de rando, du ski alpin, de l’escalade, du
vélo… Beaucoup auraient baissé les bras, seraient tombés dans la dépression
en se disant que tout était fini, en se mettant des limites, non, lui est reparti
en se disant que rien n’était fini mais qu’il pouvait prendre du plaisir et même
inspirer les autres. Pourquoi je vous parle de ce témoignage plein de force et
d’une maturité incroyable ? Parce que les sportifs, font preuve d’une grande
résilience et nous impressionnent par leur faculté à se battre malgré les drames
qui les touchent. Et particulièrement les triathlètes.

Adrien Costa est sans la plus belle rencontre de ma carrière. Avec celle de Marc
Herremans. Son témoignage m’a rappelé celui du triathlète belge que j’avais eu
aussi la chance de rencontrer. Sixième de l’Ironman d’Hawaii en octobre 2001,
il est alors destiné à remporter un jour la plus grande course du monde sur IM,
mais trois mois plus tard, il se brise la colonne vertébrale lors d’une chute à vélo
à Lanzarote. Je me souviens avoir suivi Marc Herremans sur l’Half IM de Monaco,
et là ce que j’ai vu m’avait scotché. Il avait parcouru le parcours vélo en fauteuil et
s’arrachait dans chaque bosse à la force des bras, souriant à mon cameraman,
puis quasiment à l’arrêt lors du semi-marathon, il avançait centimètre par
centimètre, courbé sur son fauteuil, refusant d’abdiquer, pour franchir la ligne.
Deux ans plus tard, il parvint à remporter l’IM d’Hawaii en handisport. Mais ce
qui m’avait le plus touché, c’était de le voir, lui l’ancien homme d’acier, si fort,
essayer de remarcher dans son jardin, appuyé sur un déambulateur, mettant
vingt minutes pour faire dix mètres. Mais il les avait faits ! Et je me souviendrai
toute ma vie de sa réponse lorsque je lui avais demandé s’il était heureux : «

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