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ROAD TO RIO
J’ai depuis ma dernière parution, quitté ma ciel scande son courroux, l’horizon s’assombrit,
belle Réunion pour me rendre dans un tout se dégradant rapidement et un déluge s’abat
aussi beau pays qu’est l’Australie. Plus précisément quelques instant. Le temps d’en faire un lieu de
dans un endroit que je connais bien, dans un état fin du monde abandonné de ses âmes. Mon fils lui,
à l’Est du pays, le Queensland, dont Brisbane en demeure excité par l’électricité ambiante. Oui la
est la capitale. C’est 1h30 plus au nord de cette pression monte, le soleil réapparaît et le départ
ville sur la Sunshine Coast que j’ai depuis le temps, approche. Je continue malgré tout d’appliquer
pris l’habitude de lancer ma saison. Mooloolaba, mes rituels d’avant course ; réveil musculaire à
première coupe du monde du calendrier. pied et petite natation du matin, 1000 mètres me
L’ambiance générale y est agréable, le soleil tape suffisent amplement. Je rentre manger et peaufine
vigoureusement en cette période et le ciel y est les derniers réglages m’assurant de n’avoir rien
souvent d’un bleu profond, les vagues déferlent de oublié.
manières régulières et les surfeurs y sont légions.
Cela ne me dépayse que très peu et c’est déjà la
7e année que je viens gouter à ce monument du
triathlon. Je prends ici toujours autant de plaisir,
c’est la vision que je me fais du sport, alliant climat,
douceur de vivre et performance, un véritable
style de vie ! Cette année ma femme, mon fils et
mon père sont du voyage. Je suis le tenant du titre
et tout semble aller dans le meilleur des mondes
sauf qu’à mon arrivée, certes un peu tardive car 3
jours avant la course, les sensations que ne sont pas
meilleures et l’envie est ailleurs. Une grosse fatigue
me poursuit depuis 3 semaines et la récupération
ne semble rien n’y faire. Mais sait on jamais…
La course approche et je tente de me convaincre
du bien fondé de ma préparation hivernale, me
rappelle des moments difficile où je repoussais le
seuil de fatigue, que la forme est bien là et qu’une
fois le départ donné, je ferai ce que je sais faire
de mieux, donner le meilleur de moi-même. Les
rappels d’avant course ne font que confirmer
mon état déplorable et ma motivation en berne
ne m’aide pas vraiment. J’aurai envie de prendre
un van et aller parcourir le pays à la recherche
du parfait spot surplombant une belle baie de
sable blanc longue à perte de vue où les vagues
déferleraient sur plusieurs centaines de mètres et
y passer mon week-end devant un feu, loin de tout,
loin cette pression olympique.
Heureusement, Anthony P. que j ai retrouvé ici
en Australie irradie de son humeur joviale des
lieux devenus lourds et tendus. Dehors même le
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