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mais plutôt pour trouver le bon com-
promis, guider, proposer. Néanmoins, ils
sont le point de départ du projet. C’est
leur casque, leur vélo !
Parlez-nous de vos sources de mo-
tivation…
J’ai fait une école de design et on nous
a vraiment appris cela : ça sonne un
peu cliché, mais tout peut être source
d’inspiration ! Il faut regarder autour de
soi, ouvrir les yeux. Même les choses
les plus anodines. La nature et tous
les milieux créatifs : la mode, la pub…
Personnellement, j’aime bien le graffiti.
Graphiquement, les mecs font des trucs
hallucinants, des effets de matières, de
textures, des jeux de couleurs… Il ne
faut pas se fixer de limites. Quand mes
clients me disent : je n’ai pas d’idée pour
mon casque, je leur réponds que tout
peut être un point de départ. Une cou-
leur, un mot, un thème… c’est illimité, il
suffit de ne pas se fermer de porte et de
laisser son imagination parler. Récem- ment évolué. Il y des dizaines d’effets chette ? Pour un casque, on débute aux
ment, nous faisions de la pâte à mode- possibles. La limite est donc souvent le alentours de 300-350 €. Néanmoins,
ler avec ma fille de 2 ans et demi. Elle budget. Mais artistiquement, c’est vrai- certains casques dépassent largement
a mélangé des couleurs improbables et ment plaisant de pouvoir laisser parler les 1 000 €. Pour un vélo, 450-500
cela a donné un truc super. Je me suis sa créativité. € pour quelque chose de simple. Pour
dit : « Waouh ! Ce serait top en peinture des projets plus complexes on dépasse,
ça ! » Et voilà ! j’ai réalisé des essais et je J’ai un vélo et un casque, quel serait là encore, les 1 000 €. Je prends le
vais réutiliser cette texture pour un vélo le coût d’une personnalisation com- temps d’examiner chaque projet, afin de
et la décliner pour des casques. plète et le délai d’attente ? déterminer le prix le plus juste. Pour les
Le tarif dépend d’une chose : le temps. délais, je prends 2 à 3 semaines pour
Votre palette des possibles semble Plus le travail est complexe, plus on réaliser un projet. Cela dépend aussi de
infinie… passe de temps sur le projet, plus c’est mon carnet de commande et des places
Oui, c’est bien ça le plus “compliqué”… Il cher. Jusque-là, c’est plutôt cohérent. Il disponibles.
n’y a pas de limite et pourtant il faut s’en y a certaines peintures plus onéreuses
fixer. À l’inverse, vous n’arriverez jamais que d’autres comme le chrome, les Après quelques mois d’existence,
au bout. Un peintre devant son tableau, caméléons (peintures qui changent de quel regard portez-vous sur la
à quel moment met-il le dernier coup couleur comme on en voit partout en ce concurrence ?
de pinceau ? C’est très subjectif et per- moment), les peintures à effet… Le plus
sonnel à la fois. Encore plus aujourd’hui, simple reste d’échanger avec le client Aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux,
au regard de l’étendu des possibilités afin d’identifier réellement son besoin, on se rend mieux compte que la concur-
techniques. Les peintures ont énormé- ses envies. À partir de ce constat, on rence est grande. Il y a de nombreux et
peut donner un tarif précis. Une four- très bons peintres. C’est une bonne et
saine émulation qui montre un mar-
Le but c’est aussi de m’adapter aux envies ché grandissant. Oui, il faut se faire sa
de mes clients. Je ne suis pas là pour place, comme dans n’importe quel autre
domaine ! Il suffit de voir le nombre de
imposer ma vision des choses, mais plutôt grandes marques de vélos qui pro-
pour trouver le bon compromis, guider, posent désormais un design à la carte.
Il n’y a pas si longtemps, on choisissait
proposer. Néanmoins, ils sont le point de la couleur du cadre, du logo, un ou deux
départ du projet. C’est leur casque, leur détails et c’était tout. Aujourd’hui tout
vélo ! est devenu possible. Cela va se démo-
cratiser de plus en plus. Au prix des
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