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INTERVIEW
chez les femmes.
Cela donne des courses dures et
incertaines, où tout peut arriver. Voir
des athlètes comme Vincent et Cas-
sandre mettre autant de pression
sur la partie natation, puis finir fort
en course à pied, cela n’arrive jamais
ou que trop rarement dans le triath-
lon “conventionnel”. C’est le point fort
de la Super League. Ce show, ce côté
“divertissant” si facile à regarder à la
télévision.
En parlant d’athlètes, sachant que tu
as fortement imaginé cette SLT, au-
rais-tu aimé être un athlète de 2020
sur ce type de compétition ?
Je pense que si ce type de compé-
tition avait existé à mon époque, je
ne serais effectivement pas passé
sur format Ironman aussi jeune. Car
quand j’ai débuté, il avait l’ITU, et il y
avait Ironman. Il n’y avait pas de 70.3.
Passer sur longue distance était donc
un sacré challenge, que certains ath-
lètes n’ont pas réussi d’ailleurs.
Si des formats comme la Super
League avaient existé, avec telle- sans discussion possible. Ok, Frode- bon coureur, mais je n’ai jamais été
ment d’athlètes puissants comme no est exceptionnel sur Ironman, un nageur fantastique. J’ai donc vrai-
Olivier Marceau, Simon Lessing, mais d’où vient-il. ? De la courte dis- ment travaillé dur sur ma natation,
Hamish Carter, Simon Withfield et tance… d’autant plus en tant qu’Australien.
moi, cela aurait juste été magnifique Et je la travaille encore aujourd’hui.
! Donc oui, j’aurais adoré. Et puis j’ai Revenons un peu à ton époque. En Je pense que cela vient de l’éduca-
imaginé cette Super League en fonc- tant que triathlète, tu as un des meil- tion de notre père, car nous avons
tion du type de course que j’aurai leurs pourcentages de victoires dans toujours travaillé dur dans la famille.
voulu courir à l’époque. D’autant plus le triathlon dit “moderne”, et tu as Le triathlon était juste le sport par-
que j’étais assez costaud à vélo, avec un pourcentage de 89% de podium ! fait par rapport à ces valeurs. Puis je
un physique de Norvégien un peu à Quel était ton secret ? suis naturellement très compétitif,
la Kristiant Blummenfelt ! (rires) (lire J’ai passé beaucoup de temps en car nous sommes 3 frères et je suis
notre article dans le Trimax n°198). Et France, ça doit être le vin français ! le “petit du milieu”, celui qui doit tou-
avec de bonnes qualités de vitesse (rires) Plus sérieusement, quand j’ai jours se faire sa place. Par rapport à
en course à pied. En revanche, quand commencé le triathlon en Australie, tout ça, commencer le triathlon jeune
je regarde les athlètes qui participent c’est aussi parce que c’était un “blue était juste le moment parfait. J’ai vrai-
à la Super League, c’est le niveau color sport“, un sport noble. Et je ne ment apprécié cette “triple joie” : celle
supérieur… Donc moi à 25-30 ans crois pas au cadeau ou à l’héritage de s’entrainer dur, celle de faire des
aujourd’hui, j’aurai vraiment du mal génétique en triathlon. C’est un sport courses et surtout celle de concréti-
face à eux ! Et pour moi, les athlètes qui récompense le travail à l’entraî- ser tous ces efforts le jour J. Je dois
courtes distances sont actuellement nement et tous les efforts fournis. admettre que cela me manque terri-
les meilleurs au monde, de loin, et J’étais un très bon cycliste et un très blement aujourd’hui.
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