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REPRENDRE NOTRE VIE ?




                                    LA CHRONIQUE DE



                                         NICOLAS GEAY







                                     PAR NICOLAS GEAY PHOTOS JACVAN@ACTIV’IMAGES








        Que dire ? Qu’écrire ? Par où commencer cette chronique ?  nous permet d’être en bonne santé physique et mentale.
        Je ne sais pas, comme si j’étais perdu, un peu déboussolé  Alors, il y a le home-trainer, ce foutu home-trainer que
        par tout ce qui nous arrive. Par tout ce qui ne se passe pas,  l’on ne peut plus voir en peinture, il y a les haltères, les
        ne se passe plus. En d’autre temps, d’habitude, je vous  pompes, la PPG dans le jardin, il y a le tapis de course.
        aurais parlé de performances, de courses, de sélections,
        de perspectives sportives. Mais plus maintenant. Tout est  Vous savez quoi ? Ras le bol de ce monde virtuel, de ce
        à (encore) à l’arrêt. Et pour longtemps encore semble-t-il. système D, de rouler dans mon garage ou dans mon jardin.
        Plus une course, plus un tri, plus un match, plus rien.  Envie de sortir, sur la route, chez moi en région parisienne,
        Et le pire dans tout ça c’est que l’on ne peut même plus  dans les cols, dans l’arrière pays cannois, de grimper des
        partir rouler (chronique écrite fin avril) au moins jusqu’au  bosses dans la nature, envie d’Izoard, de Galibier, de col de
        11 mai. Résultat, le Tour se courra en septembre, et les  Vence.
        triathlons,  eux,  sont  annulés  les  uns  après  les  autres.  Envie de rouler pour de vrai !
        Jusqu’à la grande finale !                           Respirer cet air pur, ou pas toujours, se retrouver seul, dans
        En gros, pas de JO, pas de WTS et pas de grande finale !  un col, prendre son rythme, penser à rien, à tout, souffrir, en
        Mon Dieu, quelle année de merde ! Une année sans, une  chier mais prendre du plaisir, aller faire des longueurs dans
        année pour rien, une année perdue !                  un bassin de 50, de 25, peu importe, fermé ou découvert,
                                                             allonger, mettre le Pull, voir du carrelage pendant une
        Pour les pros et pour nous, pour vous, triathlètes amateurs  heure ou deux, se sentir bien après, partir courir où bon
        peu importe votre niveau, orphelines et orphelins de  me semble et autant que je veux, la vie quoi !
        courses,  de  vos  courses,  vos  objectifs,  vos  défis  de
        l’année. Votre raison de vous faire mal à l’entrainement,  La liberté ! Oui tout ça me manque et à vous aussi j’en suis
        de vous mettre dans le dur, de souffrir. Aujourd’hui, cette  sûr !
        souffrance nous manque à tous.
        Parce que c’est aussi pour ça que l’on fait du sport, ce  Mais on devra encore être patient au moins jusqu’au 11
        sport. Pour avoir mal aux pattes, pour se faire mal à la  mai  si ce n’est plus et pour tenir nous dire qu’il y a bien pire
        tronche, se faire mal à la gueule. Une souffrance saine, qui  que nous, que des gens meurent, que d’autres soignent







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