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ROAD TO RIO

La nouvelle est donc tombée lundi dernier, Au final, une 43e place à plus de 6 minutes du
peu avant 8h alors que je m’apprêtais à vainqueur, des espoirs envolés bien loin des
embarquer pour Zurich dans le Terminal attentes escomptées mais peut-on alors réellement
de départ de l’aéroport de Lisbonne. La date était et surtout décemment accepter la défaite sans se
fixée au lendemain des championnats d’Europe de battre ?
l’édition 2016... Balèze ! Mon week-end lusitanien
s’est achevé rapidement et de manière brutale. Je tire dans cette lutte contre moi-même, le peu
Bien des médailles y ont été glanées venant là de fierté qu’il m’est possible d’avoir, de m’être battu
récompenser des heures de labeur pour les athlètes jusqu’au bout de l’effort et jusqu’à la ligne franchit
français mais pour moi il en fut autrement. N’ayant et d’enfin de s’arrêter, s’allonger, de fermer les
pas été la hauteur de l’événement, j’ai perdu là-bas yeux, d’écouter sa respiration, son cœur taper,
mes 2 titres continentaux acquis avec brio un an son corps, son âme, laisser vagabonder l’esprit, un
plus tôt et ma place pour Rio. Sans rentrer dans peu, juste un peu, encore un peu puis rouvrir les
la course, une natation qu’il m’est ici impossible yeux, se relever, un genoux puis l’autre, se tenir là
d’expliquer tant je me demande encore ce qu’il a et repartir… encore et toujours. Ce n était pas pour
pu se passer compromettra tous mes espoirs de grand chose mais le soir venu bien que déçu, j’ai
bien figurer dans le classement d’une course que tiré satisfaction de cet effort soutenu.
j’affectionne pour course d’un jour exploit de Alors comme la chanson d’un mois de Mai où se
toujours. dit : « Joli, joli, joli mois de mai, celle que j’aimais
L’excitation et l’envie de bien faire furent bien m’abandonne, elle est partie pour longtemps,
présentes tout comme ma forme ascendante. chercher ailleurs son printemps. Joli, joli, joli mois

de mai même si ça me fait quelque chose il faut que je
sois content… «

Content ou pas content ? Compris, incompris ? Je
comprends en tout cas que je n’accèderai plus au sol
dont j’ai rêvé. Le sable clair s’éloigne sous mes pieds
aussi durement que ceux-ci ont battu le pavé des
relais. Les dès sont jetés, ils se sont arrêtés et donnés
un verdict strict. Pas de JO. Pas de joie orchestrée,
de joute obsédante, de jouissance orgasmique, pas
non plus de justifiantes occasions de composter un
quelconque billet, simplement pas de JO, non pas de
Jeux Olympiques de Rio!

Alors ce soir, alors que j’écris cette chronique, pas trop
l’envie de plaisanter, pas la force de prétexter, juste
déçu de ne pas être du voyage et dégouté ne pas être
aller au bout de sentier, pour moi, pour lui, pour vous.

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