Cyril Viennot triathlète remporte l’Ironman de Copenhague 2018 en 7:59:52
Il empoche son billet pour Kona.
49:14 en natation
Un temps de 4:18 en vélo
et un temps de 2:47 au marathon.
Bravo Cyril et rendez vous à Kona.
Classement pro hommes (pas de pros femme)
1 Cyril Viennot 7:59:52
2 Kristian Hogenhaug +3:00
3 Giulio Molinari +6:03
4 Boris Stein +10:58
5 Markus Fachbach +14:40
Le compte rendu de Cyril Viennot:
« Par où commencer…
Par mon état d’esprit avant le départ ? Je n’avais pas envie d’y aller. A vrai dire, j’étais terrifié. Terrifié à l’idée de toute la souffrance qu’il allait falloir endurer si je voulais réaliser une bonne perf. Terrifié à l’idée que je n’aurais peut-être pas les ressources suffisantes, car j’avais encore en tête la déception des Monde le mois dernier… Terrifié d’être dans un tel état d’esprit alors que tant de personnes me soutenaient ; tant de partenaires étaient derrière moi ; etc… Je me disais que je n’avais pas le droit de penser tout ça. Et pourtant, la triste réalité, c’est je n’avais pas envie d’y aller.
Par les 1000m en natation où j’avais sauté du groupe ? 1000m durant lesquels je naviguais à 20m derrière quelques athlètes, que j’ai fini par raccrocher à la moitié du parcours, et avec lesquels j’ai roulé pendant 180km. Et si je n’avais pas réussi à recoller ?…
Par le vélo, où pendant 40km j’ai l’impression de revivre la course des Monde ITU ? Molinari qui « bourrine » pendant 10km ; je manque de sauter ; puis il coupe son effort ; puis ça repart avec Stein… Je me demandais déjà combien de temps j’allais tenir. Puis finalement je commence à me sentir mieux ; puis je me sens carrément bien ; avant de serrer les dents et produire mon effort les 50 derniers KM suite à une nouvelle accélération de Stein.
Par le duel improbable avec Tim Don pendant 20km à pied ? Où il jouait le rôle du chat et moi de la souris ?
Par ma gestion tactique du marathon ? Un départ trop rapide mais nécessaire pour me mettre « à l’abri » (à tel point que je pensais que la montre V800 déconnait dans les 5 premiers KM, avec très souvent des vitesses instantanées entre 3’20 et 3’30 au km) puis les 15 derniers KM de pure souffrance… J’aurais sans doute pu gagner 2/3min en lissant mon effort. Mais Tim Don aurait-il craqué s’il avait été en tête ? Aurais-je gagné ?
Non, finalement je vais commencer par remercier toutes les personnes qui ont suivi la course sur place ou à distance. Rarement j’ai passé autant de temps après une course à répondre aux messages ; à regarder les commentaires laissés pendant l’épreuve ; etc… Et je voudrais remercier aussi mes proches ; mon coach ; mon manager (qui y croyait bien plus que moi!) et tous mes partenaires, qui m’ont soutenu dans cette saison assez chaotique, jusqu’à ce résultat qui change quand même franchement la donne.
Victoire au KDM Ironman Copenhagen donc, et qualification pour Hawaii. J’aurai ainsi participé à Hawaii en pro sur toute l’ère KPR, soit huit fois de suite. Et « cherry on the cake », un improbable sub 8. Petite anecdote : pendant la course à pied, quand on m’annonce 4’15 d’avance sur le 2e, je me dis que je peux relâcher un peu. Je m’arrête deux fois de suite au ravito pour boire du coca. Puis dans le dernier KM, je tape dans les mains des spectateurs (et il y avait du monde, la course se déroulant en plein cœur de la ville). Sur la ligne, je prends mon temps. Un gars de l’orga me dit : « RUN ! RUN ! » mais je ne comprends pas vraiment pourquoi. Et une fois la ligne franchie, on m’annonce que je suis sous les 8h pour huit secondes ! Personnellement la place m’intéresse beaucoup plus que le chrono, mais au moins je pourrai dire que je l’ai fait une fois dans ma carrière;)
Place à un peu de récup maintenant. Next step : Triath’Long U Côte de Beauté mi septembre 😉
Et merci à Activ’images photos et vidéos -TrimaxMagazine pour les magnifiques photos et le suivi live. (photos non libres de droit) »