Article paru dans le magazine 221 _octobre 2022 / Rédigé par Simon Billeau
Il ne se passe pas une semaine sans entendre parler, dans les informations nationales ou les journaux locaux, d’un accident de la route impliquant un motoriste avec un ou des cyclistes. C’est un triste constat, mais nos routes se sont dégradées et le flux de véhicules est plus important qu’autrefois, augmentant ainsi le risque d’accident. Sur le vélo, on aimerait donc bien avoir des yeux dans le dos. C’est là qu’interviennent les lunettes Tri Eye…
Les cyclotouristes utilisent d’ailleurs des miroirs placés soit sur leur guidon, soit sur leur monture de lunettes ou casque, mais ces accessoires sont en général instables et limités dans leur application. D’autres accessoires comme des caméras ou des détecteurs sont disponibles sur le marché pour vous apporter un peu plus de sécurité. Ou du moins un sentiment de sécurité. Mais leur tarif est relativement prohibitif. Alors, un Norvégien du nom de Carsten Fongen a décidé de s’attaquer au problème en lançant une paire de lunettes de soleil avec un rétroviseur intégré.
Ce mois-ci, nous vous présentons donc une paire de lunettes de soleil Tri Eye View. Les Tri Eye View sont le produit phare de la marque. Elles sont l’aboutissement d’années de recherche et de développement. Elles sont la génération de lunettes de soleil de cette compagnie auréolée de nombreux prix et récompenses sur les salons Eurobike et ISPO. Cette dernière version des Tri Eye a été optimisée pour améliorer la sécurité de tous les cyclistes.
Le meilleur compromis entre la taille et la forme du miroir a été trouvé pour ne pas obstruer la vision en avant et voir aussi facilement que possible ce qui se cache derrière le cycliste. Pour cela, ils ont joué sur l’angle du miroir qu’il est possible d’ajuster grâce au fait que le miroir est placé sur une bille libre dans une cavité, un peu comme le fémur bouge dans la hanche.
La qualité du miroir est également très importante. La marque a utilisé une combinaison acrylique et de polycarbonate pour une vue arrière optimisée. La monture est quant à elle faite à partir de TR90. C’est un plastique thermoformable de technologie Suisse. Ce matériau donne l’avantage d’être très durable (quand bien même chaque élément de cette paire de lunettes est remplaçable…), flexible et léger.
« Les Tri Eye View constituent la solution stylée pour voir aussi bien devant que derrière vous. »
On pourrait penser que le poids reflète le fait que cette paire de lunettes est équipée d’un rétroviseur. Or, ce produit “2 en 1” ne pèse que 32 grammes et ne souffre d’aucune comparaison avec les concurrents. Le design de cette 3e génération a été également amélioré pour éviter l’apparition de buée sur la lentille. Une aération entre le cadre et la lentille permet à un flux d’air de passer entre ces deux éléments.
Toujours grâce à un design ingénieux, le remplacement de la lentille est facilité par des crochets latéraux qui se fondent dans l’esthétique de l’ensemble. Ils appliquent cependant une rétention des lentilles irréprochables. La lentille est quant à elle composée de polycarbonate et offre une protection UV400. 8 coloris sont disponibles en passant par les modèles basiques comme jaune à 25 €, le populaire Red Reco Max à 45 € ou l’irremplaçable photochromatique à 90 €. Cette lentille est résistante aux rayures et aux impacts.
Avec l’avancement dans la vie et un accident qui a laissé des traces indélébiles sur mon corps et dans ma tête, le sentiment d’insécurité sur les routes s’est accentué chez moi, aggravé par des comportements anti-citoyens de certains automobilistes. J’ai donc cherché sur le marché une solution à mes peurs grandissantes, non pas pour la compétition, où la circulation est très souvent fermée, mais plutôt lors de mes entraînements. Sachez d’ailleurs que l’utilisation de miroirs est interdite sur Ironman, au même titre que les appareils de communication ou de musique.
Des outils ou accessoires comme le Garmin Varia (à 199,99 €) ou le Cycliq Fly 6 (à 136 €) me sont apparus attractifs, mais leur prix m’a découragé. Ils ne vous donnent pas non plus une vue arrière en live, mais un son pour vous avertir d’un danger imminent pour le premier et une lumière clignotante pour le second en plus d’enregistrer une vidéo.
« Au choix : miroir à gauche ou à droite selon le pays et le sens de conduite, ou encore deux miroirs. »
J’ai voulu tenter des solutions plus abordables comme des miroirs que l’on peut placer sur montures de lunettes de soleil, sur le poignet ou sur le guidon. Ces petits accessoires valant une petite cinquantaine d’euros n’apportent pas une solution à la hauteur de mes espérances. D’une part, le look d’un miroir attaché à mes lunettes est désastreux. Mais c’est surtout la qualité des produits qui m’a déçu. En effet, ils sont souvent soit trop volumineux et prennent trop de vent au point pour certains de changer d’orientation, soit la vue arrière n’est pas assez bonne du fait de vibrations du support ou de mauvais angles du fait du caractère fixe de cet accessoire.
La venue de cette jeune et dynamique compagnie sur le marché est donc, non pas une addition aux divers miroirs d’ores et déjà disponibles, mais c’est bien “la” solution stylée pour voir aussi bien devant que derrière vous. Le port de ces lunettes Tri Eye est très agréable du fait d’un confort avec le support de nez en caoutchouc ajustable (et remplaçable).
Ces lunettes viennent aussi en 2 tailles différentes pour s’adapter aussi bien aux femmes qu’aux hommes. Il existe aussi la possibilité d’avoir le miroir placé soit à droite (par exemple si vous roulez à gauche comme en Angleterre ou en Australie) ou à gauche si vous roulez en Europe. Sachez qu’il est également possible d’avoir 2 miroirs (un de chaque côté) pour ceux qui le veulent.
Il ne m’a pas fallu longtemps pour ajuster l’angle du miroir à la forme de ma tête et ma position sur mon vélo. Puis, je suis allé sur une route calme dans le Nord Deux-Sèvres pour me familiariser sereinement à ces lunettes Tri Eye. Le fait de voir devant et derrière ne m’a pas déstabilisé car il faut fournir un effort pour voir derrière vous. En effet, le rétroviseur est placé en limite de lentille mais une rotation latérale de quelques degrés est néanmoins nécessaire pour visualiser l’ensemble du champ visuel présent dans l’angle mort…
Depuis le mois de juillet que je teste cette paire de lunettes, elles sont devenues ma monture préférée, au point que je les utilise au même titre que mon casque en termes de sécurité et de confort. À l’heure où les véhicules électriques et hybrides (qui sont silencieux) sont favorisés sur le marché de l’automobile et l’augmentation continue du nombre d’utilisateurs, ces lunettes ont de belles heures devant elles, surtout qu’elles sont très bien placées financièrement parlant : à partir de 79 € pour le modèle standard et jusqu’à 139 € pour la version photochromique.
Plus d’informations: https://trieye.com/fr