« Ce sera la dernière newsletter avec une aussi mauvaise nouvelle, je vous en fais la promesse.
Lundi 28 janvier, lors d’un entraînement en commun avec 3 autres triathlètes néo-zélandais, j’ai percuté une voiture à 40km/h dans une descente. Je n’ai pas réussi à prendre le virage et j’ai violemment été éjecté de l’autre côté de la route 10m en contrebas.
Je m’en sors plutôt de manière chanceuse avec un fémur et un humérus cassé. Car je peux vous promettre que ce lundi 28 janvier j’ai vu la mort de mes propres yeux, j’ai senti le sang envahir ma jambe, mon abdomen et perdre connaissance petit à petit. Heureusement, les secours ont fait un travail exceptionnel et aujourd’hui je suis encore là. Pour vous donner une idée de la gravité, mon pronostic vital était engagé, j’étais drainé, intubé, transfusé (quasiment 2l de sang…). Mais il en faut plus pour baisser les bras. Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir : 4 jours après l’intervention chirurgicale, je remarchais déjà à l’aide d’un déambulateur.
Aujourd’hui, 10 jours après l’accident, les agrafes ont été enlevé. Je remarche avec des béquilles et je suis toujours en attente de l’acceptation de mon visa par l’ambassade d’Australie. Mon visa de transit m’ayant été refusé…
Après ce choc plus psychologique que physique, il m’est apparu comme une évidence que cette vie ne pouvait plus durer comme cela. Et ce malgré votre soutien. J’ai tenté avec mes moyens (ie en dessous du seuil de pauvreté) de donner mon maximum. Mais j’attendais un déclic, un signe, un évènement pour changer significativement ma vie et la reprendre en main. J’ai pris cet accident presque comme un soulagement. Le triathlon était en train de me tuer à petit feu.
Je tire donc un trait quasi-définitif sur Hawaii à moyen terme car ce challenge impose aujourd’hui avec ce fichu KPR d’avoir un budget démesuré, d’être sur le front et donc en forme 12 mois sur 12 et d’avoir un maximum de réussite. La société WTC à mon sens ne pense pas à l’intégrité physique de ses athlètes. C’est pourquoi, je vais me recentrer sur mes priorités qui sont d’être heureux dans la vie en :
Partageant ma vie avec la femme que j’aime Jana,
Monter des projets comme construire ma maison à l’aide de mon père travaillant dans le bâtiment, monter mon agence de coaching/consulting, et mon projet de camp d’entraînement en Australie,
Courir sur des épreuves qui me plaisent avec en point de mire un seul Ironman (voire 2) par an pour limiter la fatigue,
Aider mes sponsors à tirer plus de profit de notre collaboration.
Concrètement, cette saison 2013, je vais me concentrer sur l’Embrunman. Pourquoi ? Car d’une part, l’un des speakers est un ami proche, Stéphane Garcia. D’autre part, ce sont les 30 ans de l’épreuve. J’aime aussi ce challenge après avoir côtoyer la mort, l’idée d’être sur le toit des Alpes !!!
Mais pour être honnête, je n’ai aucune certitude sur mes capacités à revenir en triathlon à l’heure actuelle. Ce que je peux vous dire, c’est que j’ai été très bien opéré à l’hôpital de Middlemore réputé par ses chirurgiens spécialisés dans le domaine osseux. Les fractures sont également nettes et au centre des os. Aucune articulation n’est impliquée ce qui ne devrait pas toucher ma flexibilité articulaire.
En ce qui concerne ma force mentale, elle en est décuplée. Je pense qu’aucune souffrance sportive n’atteindra 1/10e de la douleur ressenti la semaine dernière .Je vais ressortir plus fort que jamais de cet incident. Je suis bien entouré et j’ai confiance en moi. Je me sens libre et déterminé à vivre ma vie sans cette stupide contrainte que je m’étais imposé. Je vais en faire moins mais avec des résultats probants.
A très vite pour des nouvelles optimistes !
Votre Simon »
Toute l’équipe de Trimaxhebdo te souhaite un bon rétablissement! Rendez-vous est pris à Embrun !