« Le 5 mars dernier je me présentais sur la ligne de départ de l’ironman Nouvelle-Zélande avec assez de confiance pour glaner quelques précieux points au Kona Pro Ranking en vue de la finale hawaïenne en octobre prochain. Mais ce ne fut pas le cas.
Je termine 16e Pro et 20e du général en 8h54.
Retour sur les raisons possibles de cette méforme :
Ma préparation a été perturbée par 3 événements majeurs au niveau de ma santé (une infection dentaire en décembre, une intoxication alimentaire à Bali avec comme conséquence la salmonella…en janvier et février, et un épanchement de synovie entre mon genou et le muscle poplité mi-février).
En addition à ces soucis de santé, c’est ajouté un emploi du temps des plus chargé avec une formation professionnelle (Maître Nageur Sauveteur) en février en plus de mes autres activités.
Mon ambition était d’intégrer le Top 5 et d’avoisiner les 8h35′. Or, 2 événements ont changé la donne. L’annulation de l’ironman de Melbourne et le décalage de l’ironman de Taiwan ont drastiquement augmenté la densité du plateau d’athlètes au départ de Taupo.
J’en veux pour preuve que le record de l’épreuve a été battu par le Top 5 chez les garçons. Mais d’un point de vue personnel, ma prestation est frustrante. J’étais dans une forme que je pensais bonne. Or, ce n’est pas suffisant. Aujourd’hui, le triathlon est un sport de très haut niveau. Il ne suffit plus d’être dans un bon jour. Il faut réussir à se sublimer.
Il n’y a pas eu de déclic pour moi en ce 5 mars.
Le départ dans l’eau à 6h45′ est rapide avec la présence notamment du meilleur nageur du monde sur le circuit ironman, Dylan Mc Neice. Je réussi néanmoins à tenir les pieds (au sens figuré) de certains athlètes que j’avais identifié (Joe Skipper). Mais au bout de 1500m, j’explose et le reste de la natation se fera en solo. Je suis même incapable de drafter un petit groupe de femmes parti 1′ après nous.
Je sors de l’élément liquide en 54’58 » ce qui constitue une petite déception.
La transition est longue (la plus longue du circuit ironman à ma connaissance). Je sens malgré tout que mes jambes répondent et 3′ plus tard, je suis sur mon vélo Edge Design. Mais l’humidité locale s’est déposée dans mon casque et je suis incapable de voir où je vais. Je perds une chaussure clipsée sur ma pédale. Je manque de ma casser la figure. Je rebrousse chemin, récupère ma chaussure et finalement repart tranquillement…
Je suis prudent sur le début du parcours qui se fait en milieu urbain (même si Taupo est une bourgade de 10000/20000 habitants…).
Puis, j’essaie d’envoyer sur l’aller-retour en direction de Reporea. Je reprends quelques garçons. Je me fais aussi dépasser par 2 uber-bikers (Allan Dougal qui fera le meilleur temps vélo, 4h22 et Matt Russell, 4h28). Je les laisse filer car je sens que le rythme est malheureusement trop élevé pour moi. Je comprends à ce moment que je suis partis pour une longue journée. Mais je positive car malgré cela, je suis encore dans des temps très corrects.
Le second tour vélo est plus difficile malgré le fait que j’ai été conservateur sur le 1er tour. Je reprends néanmoins quelques garçons en perdition sur la fin du vélo. J’en fini en 4h38. Le début du marathon est encourageant. En maîtrisant mon allure, je dépasse Dylan McNeice et Alex Reithmeier qui sont 2 garçons très costauds. J’espère pouvoir accélérer sur les 2 prochains tours pour casser les 3h.
Or, le second tour est un calvaire avec des sensations terribles. Des vertiges, vomissements, et début d’hypo finissent par annihiler mes derniers espoirs. Je marche donc sur l’ensemble des ravitaillements pour tenter de remonter ma glycémie. Cela fonctionne car le rythme revient sur le dernier tour. Mais le mal est fait… 3h15 sur ce marathon…
Je franchis la ligne bien rincé. J’ai au moins la satisfaction d’avoir fini une épreuve qui revêt une importance particulière pour moi. En effet, c’est en NZ qu’il y a 3 ans maintenant que ma vie a failli basculer. Abandonner aurait été un crève cœur.
Sur le plan comptable, inutile de vous dire que l’opération n’est pas bonne. Je prends 15 points ce qui est insignifiant. Je descends à la 188e place. Mais le chemin est encore bien long et j’ai la place pour obtenir les points qu’il me manque ces prochains mois.
Heureusement à ce jour, je peux vous dire que l’entraînement a déjà repris ses droits et que le programme de ces prochaines semaines devraient m’aider à gagner en vitesse sur 3 épreuves locales avant une autre épreuve WTC. Il s’agit de l’half ironman de Busselton le 1er mai. »