A un mois des Jeux olympiques, la Française Jessica Harrison et l’Espagnol Javier Gomez Noya ont marqué les esprits en remportant le Garmin Triathlon de Paris, quatrième étape du Grand Prix Lyonnaise des Eaux. Par équipes, Châteauroux chez les femmes et Les Sables Vendée chez les messieurs l’emportent. Après les élites ce samedi, 4500 amateurs triathlètes amateurs disputeront l’épreuve Open, dimanche (1er départ à 7h50) avec au programme 1500m de natation entre le Pont Alexandre III et le Pont d’Iéna, 40km sur les quais et le Bois de Boulogne et enfin 10km autour de la Tour Eiffel.
Le cadre est désormais traditionnel. Depuis trois ans, les meilleurs triathlètes au monde se donnent rendez-vous au pied de la Tour Eiffel pour y disputer le Garmin Triathlon de Paris. Après un premier plongeon sous le Pont d’Iéna pour 750m dans la Seine (température de l’eau à 22°), ils enchaînent ensuite par 20km sur les quais avant de terminer par 5km à pied pour finir devant le Trocadéro.
Chez les femmes, dès le départ donné par Tony Estanguet, double champion olympique de canoë et sous le regard de Denis Masseglia, président du Comité national olympique sportif français et de Marisol Casado, présidente de la Fédération Internationale de Triathlon, Jessica Harrison, leader de Poissy, se positionnait en tête de course, accompagnée de la Néo-zélandaise Nicky Samuels (Parthenay), de l’Espagnole Carolina Routier (Issy) et de la Britannique Lucy Hall (Brive). Le groupe de quatre, bientôt réduit à trois après la crevaison de Samuels, n’allait plus être revu par les poursuivantes. Dès la seconde transition, la Française, sélectionnée pour Londres avec Emmie Charayron et Carole Péon) s’échappait et récitait une parfaite leçon. Elle devance la Chilienne du Val de Gray, Barbara Riveros, auteur d’un gros retour à pied et l’Espagnole Carolina Routier. En retrait sur la partie natation, Emmie Charayron réalisait une très belle remontée à pied en signant le second chrono du jour (17’05’’ derrière la Sud-africaine Kate Roberts, 16’43’’). Par équipes, grâce aux quatrième, cinquième et quinzième places de Roberts, Melanie Annaheim et Ricarda Lisk, Châteauroux remporte l’étape. Mais c’est Poissy, troisième, qui réalise la très bonne opération. Les championnes de France en titre profitent en effet de la contreperformance de Parthenay, malchanceux avec la chute de la Hongroise Margit Vanek et la crevaison de Vicky Samuels, pour s’installer en tête de ce Championnat de France des Clubs.
Chez les hommes, les Sables-Vendée, déjà leaders du Grand Prix Lyonnaise des Eaux ont fait un grand pas vers le titre en plaçant quatre hommes dans le Top 5. Seule légère frustration, la victoire individuelle leur a échappé. Favori sur le papier, l’Espagnol de Sartrouville Javier Gomez Noya a confirmé son statut. Constamment aux avant-postes, notamment sur le vélo où il travailla beaucoup dans le groupe de tête d’une dizaine d’unités et seulement rejoint dans le dernier tour, l’ancien champion du monde et l’un des grands favoris pour les Jeux olympiques de Londres n’a pas failli à pied, son point fort. La bande des quatre des Sables Vendée constituée de David Hauss, de l’Australien Brad Kahlefeld, de Pierre Le Corre et du Portugais Joao Pereira, n’a pu que voir son dos et rester à distance. Mais avec désormais 9 points d’avance avant l’ultime étape, le 16 septembre à Nice, Les Sables-Vendée devraient sauf cataclysme, succéder à Sartrouville, champion depuis trois ans. En retard dans sa préparation olympique suite à une fracture de fatigue en début de saison, Vincent Luis, le troisième tricolore sélectionné pour Londres (avec Hauss et Laurent Vidal), s’est montré à son avantage en natation (2e) puis en vélo avant de logiquement reculer à pied.
Jessica Harrison (FRA, Poissy, 1re) :
« Sur la natation, avec une fille comme Lucy Hall, c’était prévisible qu’il y aurait des cassures. Il fallait donc être devant. Partir à quatre était idéal car c’était bien de ne pas être dans un gros paquet car l’autre objectif du jour était aussi de ne pas finir au tapis… Je pense que j’ai bien couru ce qui est important dans le scénario où aux Jeux, on partirait à petit groupe devant. J’avais vraiment de bonnes sensations et je suis très contente. Je suis vraiment en confiance. C’était une course à l’ancienne où l’on part devant et qu’on ne se retourne pas. C’est comme ça que j’aime le triathlon. Ça va peut-être mettre un peu la pression sur les autres. En plus, même si je n’ai pas trop pris le temps de regarder le décor pendant la course, courir dans un cadre comme celui-là est extraordinaire. Maintenant, je vais faire l’impasse sur la manche de Championnat du monde à Hambourg. J’étais tentée d’y aller pour profiter de ma forme et marquer des points le Championnat, mais il ne faut pas des tromper d’objectif. Ce serait bête de chuter ou d’attraper un rhume là-bas. Il ne faut pas faire la course de trop. »
Emmie Charayron (FRA, Lagardère Paris-Racing, 6e) :
« J’ai fait une mauvaise natation et il va falloir réfléchir pour l’expliquer. Comme je suis très affutée, avec la pluie, j’avais très froid au départ et j’ai dû laisser pas mal de jus. Mais le point positif sur lequel je dois m’appuyer est évidemment la course à pied. Depuis la Série Mondiale de Madrid, l’objectif était de retrouver mon niveau à pied de façon à prendre le départ à Londres pour la victoire. C’est fait. Maintenant, je dois rentrer dans ma bulle et me concentrer sur les Jeux olympiques. Je dois y croire car je suis sûre que ça peut le faire. »
Javier Gomez Noya (ESP, Sartrouville, 1er) :
« Ce fut une course très difficile. Sur la natation, le retour à contre-courant était dur mais j’ai pu sortir devant. On a fait beaucoup d’effort devant à vélo mais ça n’a hélas pas suffit. J’avais d’ailleurs peur avec des hommes frais derrière. Mais j’avais de bonnes jambes à pied. J’ai fait mon job pour l’équipe de Sartrouville. C’est vraiment exceptionnel de courir dans un tel cadre. Le format sprint convient bien car on peut intégrer la course dans un cycle d’entraînement. Un distance olympique serait trop long. A Londres, l’objectif est évidemment la médaille. Il reste un mois de travail pour y parvenir. »
David Hauss (FRA, Les Sables-Vendée, 5e) :
« J’appréhendais un peu car avec les Jeux dans un mois et toutes les sollicitations, on n’a pas trop le droit de mal faire. C’est donc vraiment très satisfaisant. Le bilan n’est pas trop mauvais, même plutôt bon. Je suis parti un peu en surrégime en natation avec le courant et j’ai dû lutter au retour. Mais ensuite on a bien roulé et bien collaboré pour revenir sur le premier paquet. Ma bonne transition m’a permis de ressortir en tête. J’ai pu suivre Javier sur 1,5km mais il a accéléré. Ensuite, c’est aussi une course d’équipe et en voyant que nous étions 4 en tête, c’était tranquille. Pour le Championnat, on a pris une belle option avec Les Sables-Vendée. Sartrouville aura probablement une belle équipe à Nice (le 16 septembre), mais nous aussi. C’est cool. »
Vincent Luis (FRA, Sainte-Geneviève-des-Bois, 21e) :
« Je n’avais aucun objectif de place. Je suis venu pour travailler, faire une heure à fond sans me poser de question. Je commence à retrouver du rythme et depuis une semaine je fais à nouveau de bons chronos à l’entraînement. Je suis sorti devant en natation et ai bien roulé. C’est ce qu’on attendait de moi et je voulais prouver que je pouvais le faire. »
Source FFTri.com