PAR ROMUALD VINACE PHOTOS T.GROMIK @ACTIV’IMAGES
L’épreuve accueillera un nouveau format, le Swim Bike, les 29 et 30 juin prochains, à Gravelines.
Déjà complet sur les épreuves moyennes distances, la fin mars à peine arrivée et voilà l’étape de Gravelines qui affiche sold out sur le half distance en triathlon et le duathlon LD. Une première pour le Chtriman ? «Pas
vraiment», lance l’organisateur Christophe Legrand. «Les dernières années nous faisions le plein un mois avant l’épreuve. Pour le coup, l’engouement s’avère très précoce alors que nous avons remis des places». Parti sur une base de 700 sur le half, le contingent de triathlètes tape dans le mille aujourd’hui. Un coup de force inattendu «et pas question de se retrouver «overfull»», prévient l’intéressé. La barrière est atteinte et l’objectif est clair : conserver des places sur le format 226 qui réunit chaque saison 200 coureurs.
Le Chtriman, la force tranquille, l’ambition toujours renouvelée, a décidé de surprendre en 2019 avec la création d’un nouveau format : le Swim Bike. «Je pense que nous sommes les seuls sur le créneau. Natation et cycliste au programme. Vous nagez, vous roulez», précise Christophe. Le temps figé au passage du vélo, l’Aquabike sa dénomination internationale – fait donc son entrée dans le Nord. Sur l’eau, les athlètes s’aligneront sur la base du half, soit 1 900 m avant de tenter d’avaler les 90 km du parcours cycliste alors que le 226 tracera sa route. «Ouvert à une centaine de participants, là encore, le swimbike est bientôt plein, prévient l’organisateur. Nous en sommes à un coup d’essai sur ce format et nous ne souhaitions pas prendre de risque. C’est un bon compromis pour une nouveauté car nous partons un peu dans l’inconnu».
«Un label ? L’idée nous a tenté mais sur cettecourse, c’est une hérésie»
Le Chtriman qui surfe sur la vague de l’ITU qui a proposé une épreuve d’aquabike sur ses championnats du monde. «Beaucoup vont sans doute l’inscrire à leur rendez-vous. Il y aura des essais un peu partout et cela va sans doute attirer une population en quête de découverte voire des athlètes perturbés par des blessures et que la course à pied pourrait gêner. Nous touchons clairement un nouveau public».
Le Ch’triman plaît, c’est un fait établi. Pour s’en convaincre, il suffit là aussi de se pencher sur les chiffres du S. Complet chez les hommes le samedi avec 400 inscrits, 200 chez les femmes ! 2 200 compétiteurs sont annoncés sur la ligne de départ les 29 et 30 juin prochains. Un bel embouteillage. «Nous avons déjà dépassés nos espérances, se félicite Christophe Legrand. L’an dernier avait déjà été sanctionné par une belle réussite. Ça s’annonce beau pour 2019. Oui, c’est beau, vraiment beau de constater que le rendez-vous plaît de plus en plus aux gens». Pas de bling- bling ni de sur-organisation mais du familial, du bien construit et une hyper accessibilité notamment par le biais des réseaux sociaux. Un plus pour l’une des épreuves les moins onéreuses de la saison.
Normandie , Ile – de – France , Champagne-Ardennes et Belgique (25 à 30 % des athlètes), telle sera la carte géographique du Chtriman qui peine encore aujourd’hui à capter un plus large spectre. «Étrangement, les Anglais ne sont pas attirés par le Chtriman. Ils ne sont pourtant pas très loin. L’absence de label de type Challenge, Ironman, expliqueraitelle cette frilosité ? Je suis enclin à le penser. L’idée d’un label nous a tentés. Néanmoins, le taux de fréquentation est excellent ; pouvions-nous apporté quelque chose de plus ?Une certitude: nous sommes limités par la dimension de notre parcours, sympa et facile mais assez étroits sur certaines portions de route. Mettre mille concurrents sur cette course et sans drafting, c’est juste une hérésie. Sans capacité d’accueil supplémentaire, que ferions-nous des 500 compétiteurs en plus attirés par le label ? Sans public depuis 11 ans dont 8 sur Gravelines, nous serions plus vite tentés, c’est clair. Là, ce n’est pas le cas».
Il reste à espérer pour cette nouvelle édition que la canicule qui avait fait d’énormes dégâts en 2018 épargnera, cette fois, les triathlètes. «Sept ou huit degrés de moins, ce serait l’idéal mais après être passé par tous les temps, on prendra ce qu’il y aura», conclut Christophe Legrand dans un sourire confiant.