Championnat du monde militaire : Opération commando pour les Bleus !

Article paru dans le magazine 225 _Mars 2023 / Rédigé par Romuald Vinace et photos de DR – @ADJ Nicolas – @Ben.Tahiti Brive Tourisme

Ils seront une quinzaine de triathlètes à défendre leurs chances, les 7 et 8 mai prochains, à Brive-la-Gaillarde, au championnat du monde militaire de triathlon. Entre titres à conserver et or à aller chercher, l’équipe de France devra composer avec une sévère concurrence dont des triathlètes rompus aux joutes internationales et notamment aux Jeux Olympiques. Du lourd pour les soldats qui auront à cœur de briller devant leur public.

L’enjeu est de taille : faire rayonner l’institution militaire et porter haut les couleurs de l’équipe de France Militaire. Bien décidée à dicter sa loi à domicile, si la délégation bleue, blanc, rouge n’arrivera pas en Corrèze en terrain conquis, c’est armés d’une détermination sans faille que les triathlètes aborderont ce rendez-vous majeur.

22 nations s’aligneront sur la ligne de départ, au bord du Lac du Causse, les 7 et 8 mai prochains. Une quinzaine de triathlètes jouera donc gros à Brive-la-Gaillarde : un statut est à défendre. En nation forte de la discipline, pas question pour nos soldats de faire de la figuration. Déjà mobilisés sur l’événement, tous visent l’or, comme l’explique le Commandant Nicolas Ferre, directeur technique des sports militaires : « Notre regard se tourne invariablement vers l’excellence, quelles que soient les disciplines. 41 équipes de France réparties dans 28 disciplines rayonnent aujourd’hui à l’international. La France se place dans les 3 meilleures sur la scène triathlon et nous avons à cœur de tenir nos objectifs ».

De l’or attendu pour les braves

La victoire comme unique étendard, le terrain de jeu de cette 24e édition pourrait d’ailleurs être taillé sur mesure : 1,5 km de natation, 40 de vélo et 10 de course à pied. Un format olympique rapide et spectaculaire, avec une sortie de l’eau à l’australienne annoncée.

Sous l’égide du Conseil International du Sport Militaire, le Centre National des Sports de la Défense (CNSD) et le 126e régiment d’infanterie de Brive-la-Gaillarde sont à la manœuvre et co-organisent ce championnat du monde militaire de triathlon, en lien avec la Mairie de Brive-la-Gaillarde. Un travail collégial qui n’occulte pas la pression.

« La pression existe, mais elle est bénéfique et la confiance reste de mise. L’équipe de relais mixte emmenée par Aurélien Raphaël, Nathan Lessman, Lola Bachet y défendra son titre et chaque triathlète sera pourvoyeur de médailles. » 5 seront engagés en élite chez les hommes et autant chez les femmes. Dans la catégorie “Master”, 5 triathlètes seront aussi en compétition (3 hommes et 2 femmes). « Entre compétence organisationnelle et performance sportive, la victoire est à la portée de nos engagés qui devront aussi composer avec les civils et des coureurs de grand talent, à l’image du Belge Frederik Van Lierde », souligne le commandant. Champion d’Europe longue distance (2007), vainqueur de multiples Ironman et champion du monde Ironman (2013), il devrait défendre sa couronne et se positionner en grandissime favori des soldats qui garderont un œil avisé sur la course réservée aux blessés de la Défense. Fête du triathlon, les Mondiaux seront aussi et surtout le théâtre de la suprématie sur la scène du triple effort.

Nathan Lessman, Célia Merle, Jérémy Quindos

Un “dinosaure” aux dents longues…

« L’équipe de France militaire reste sur d’excellents résultats à Aguilas (Espagne), lors du précédent exercice », appuie le conseiller technique, Nicolas Sanjuan. « En individuels, Aurélien Raphael avait arraché le bronze quand Julien Gonnet brillait en argent dans la catégorie “Master”. Par équipe, les Françaises ont ramené l’or comme leurs homologues masculins, qui ont également complété le podium sur le relais mixte “Master” . »

Du lourd, très lourd. Nation forte du triathlon militaire mondial, la France abattra de nouveau ses cartes dans l’uniforme de l’épouvantail face aux Belges, Brésiliens, Suisses ou encore Hongrois, bien décidés à s’inviter à la fête. « La concurrence s’annonce redoutable », prévient Aurélien Raphaël, qui sera, à 35 ans, le plus âgé toutes catégories élites confondues. « Des triathlètes dans le top 10 aux Jeux Olympiques seront sur la start-list. C’est du sérieux et nous nous préparons en conséquence. À ce titre, je remercie le Régiment d’Infanterie Chars de Marine de Poitiers (RICM) qui me permet de m’entraîner toute l’année. C’est un véritable confort pour viser plus haut encore que le bronze en individuel et le faire rayonner. » Avec 20 ans de triathlon dans les baskets, dont 15 au sein de l’équipe de France, le pensionnaire de Poissy Triathlon, par ailleurs toujours présent sur le circuit national, a de sérieux arguments.

Sacré champion de France courte distance en 2019, “Le Dinosaure”, comme il se définit lui-même dans un grand sourire, pourrait bien faire des étincelles à l’instar de ses partenaires, parmi les plus grands noms du triathlon français. L’opération commando est lancée !