Article de présentation paru dans TrimaX-magazine n°237 – mai 2024 / article : Jules Mignon, photos : activ’images

Année après année, le matériel évolue, et vous savez à quel point le matériel est important en tant que triathlète, mais aussi très coûteux. De plus en plus de pratiquants cherchent aujourd’hui à gagner en confort et/ou en aérodynamisme, et donc à améliorer leurs performances. Cette amélioration d’aérodynamisme et de confort, nous l’avons beaucoup vue dernièrement sur les vélos, les roues, les trifonctions, les manchons aéro, les casques… Aujourd’hui la pédale PW8 de chez Ekoï arrive sur le marché du cyclisme et donc par la même occasion sur le marché du triathlon, avec de belles caractéristiques pour les athlètes en recherche de performances. Raphaël Dalle, responsable développement chaussures chez Ekoï, nous éclaire sur le sujet. 

L’innovation

Cette idée de nouvelle pédale vient de Pascal Nobile. Ayant une grande connaissance dans la chaussure et ayant travaillé auparavant chez Time, Pascal avait commencé à développer ce produit. Jean-Christophe Rattel, PDG d’Ekoï, rachète le brevet et souhaite développer encore plus ce prototype. Pour cela, il fait appel à Raphaël Dalle et son expertise afin de bousculer le monde de la chaussure et de la pédale.

« Notre objectif est de vendre un produit joint, c’est-à-dire la chaussure et la pédale. L’un ne pourra pas s’utiliser sans l’autre. Nous avions l’habitude jusqu’à présent de voir des pédales et des cales universelles sous les chaussures, cependant ce produit correspondra uniquement à un ensemble », réagit Raphaël Dalle.

Jean-Christophe Rattel, le PDG d’Ekoï, tient à préciser que ce produit reste détaché de la marque française : « PW8 n’est pas Ekoï comme j’ai pu lire un peu partout. PW8 ne s’insère pas dans la stratégie Ekoï qui est spécialiste en équipement du cycliste. Cependant, Ekoï va distribuer cette nouvelle marque et ce concept pédales-chaussures en étant la première marque à fournir une chaussure compatible PW8. Ensuite, nous souhaiterions que d’autres fabricants s’y intéressent. Pour le moment, un célèbre fabricant italien y travaille et je suis certain que d’autres vont trouver le projet intéressant. L’objectif est d’intégrer cette pédale dans le cœur du peloton. »

Plusieurs équipes du peloton international sont déjà intéressées, et ont commencé à la tester. Si les gains sont approuvés, cette pédale pourrait bousculer le marché d’ici quelques mois. Aujourd’hui, seul le Team Nice Métropole Côte d’Azur et le Team Burgos en sont équipés.

Les avantages

Cette nouveauté a beaucoup fait parler dans le monde du cyclisme, et certains reprennent l’information que PW8 est égal au nombre de watts gagnés. À vrai dire non.

« Cette pédale porte le nom PW8 car elle est égale au nombre de millimètres approchant l’axe. Vous en déduirez donc qu’il y en a 8, comparé à Shimano ou Look qui en ont 14 ou 15.  C’est donc un avantage pour notre pédale, tout comme sa légèreté (85 grammes) comparé à Dura Ace et ses 120 grammes par exemple. Les cales sont protégées grâce à la gomme durable Michelin, et donc l’usure est moindre. Le changement de cales se fait donc beaucoup moins souvent car on les abime beaucoup moins en marchant. Lorsque le changement doit s’opérer, le placement et le réglage de la cale sont très simple et il est facile de retrouver ses degrés d’inclinaisons précédents (jusqu’à 9 degrés d’angle) », ajoute le responsable développement.

« Pour répondre à la question des 8 watts gagnés, rien n’a été prouvé pour le moment. Nous estimons que cette valeur est entre 5 et 10 watts de gagnés, mais nous pourrons le démontrer prochainement après le test aéro », conclut Raphaël Dalle.

Le gros “plus” de cette pédale reste bien évidement la stabilité. Comme vous pouvez le voir sur les photos, cette pédale est plus grosse que ce que l’on peut retrouver sur le marché aujourd’hui. Cela représente 1500 millimètres carrés, et permet un plus grand bras de levier pour le tirage, mais aussi une meilleure poussée.

Philippe Gilbert, l’avis d’un expert

Philippe Gilbert, récemment cycliste professionnel retraité, a été un des premiers cyclistes à être séduit par le projet de Jean-Christophe Rattel :

« Durant ma carrière, j’ai utilisé pratiquement tous les systèmes de pédales existants. Certains offrent des avantages par rapport à d’autres, mais tous ont pratiquement les mêmes inconvénients. La marche tout d’abord est très limitée. Combien de fois ai-je failli glisser en allant signer la feuille de départ d’une course ? Ensuite, le point d’appui est souvent très limité en surface, car les cales sont petites. Pour terminer, en cas de chute les cales sont fragiles et cassent souvent, pouvant empêcher de terminer une épreuve.

Quand Jean-Christophe Rattel m’a exposé le projet de ces pédales PW8, j’ai immédiatement été interpelé par la simplicité d’usage du système, par sa robustesse et aujourd’hui je suis concerné au quotidien par leur développement. Franchement, on voit le gain, il suffit de comparer la pédale PW8 avec une pédale concurrente pour comprendre que la surface d’appui est gigantesque tout en faisant bénéficier d’une pédale plus basse et plus résistante. »

La sortie de la pédale PW8 est prévue en fin d’année par vente de pack chaussures pédales. L’objectif par la suite est d’ouvrir ce concept à plusieurs marques très rapidement.