Article de présentation paru dans TrimaX-magazine n°237 – mai 2024 / article : Jules Mignon, photos : activ’images

Le mythe de l’Embrunman est aujourd’hui réputé en France et ailleurs pour son atmosphère festive et son incroyable soutien du public. Caractéristique non négligeable au vu de la difficulté de ce triathlon XXL. Chaque année, des milliers de spectateurs se rassemblent pour encourager les triathlètes et pour les pousser au-delà de leurs limites. Avec l’introduction d’un format supplémentaire, l’édition 2024 sera encore plus spectaculaire et promet un beau week-end de triathlon dans les Alpes françaises cet été !

Le quarantenaire

Comme à son habitude, l’Embrunman reste fidèle à lui-même. Une start list XXL pour un triathlon XXL, avec une chaleur XXL sur un parcours XXL ; voilà la recette qui dure depuis 40 ans pour Gérald Iacono et son équipe organisatrice.  Chaque année, de nombreux triathlètes veulent se frotter à la légende, au mythe, pour la première ou énième fois, car l’ambiance unique de ce triathlon ne laisse jamais indifférent.

Considéré comme l’un des triathlons les plus exigeants et prestigieux au monde, l’Embrunman revient cette année pour une édition spéciale ; la 40e ! En plus de l’épreuve emblématique se déroulant comme chaque année le 15 août, de nouveaux formats ont fait leur apparition l’an dernier, avec le « Quart Embrunman » et le « Half Embrunman ». Une nouvelle phase de développement pour l’organisation permettant de faire goûter à plus de triathlètes le mythe d’Embrun. Une approche plus “simple” malgré des parcours eux aussi exigeants, permettant à chacun de trouver son bonheur dans la distance qu’il préfère et monter petit à petit jusqu’à arriver au Graal de l’Embrunman un jour et ses 3,8 km de natation, 188 km à vélo comprenant 5000 mètres de dénivelé positif, puis 42 km de course à pied avec 400 mètres de dénivelé positif dans le village d’Embrun.

« La 40e édition de l’Embrunman est une édition qui restera symbolique pour Embrun et pour le triathlon. Personnellement, c’est aussi symbolique car je fête mon 80e anniversaire et il s’agit de ma dernière édition à la tête de cette magnifique course, avant de passer le relais aux plus jeunes. De plus, en 2024 nous célébrons le 80e anniversaire du débarquement et il faut savoir que sur les 177 Français présents ce jour-là, un des nôtres venait d’Embrun. Il est mort en 1984 et cette année sera le 40e anniversaire de sa mort, une autre date symbolique pour la ville d’Embrun. Pour cette occasion, nous avons réalisé une médaille commémorative à double face pour nos finishers 2024 », interagit Gérald Iacono, le directeur de course.

De la nouveauté 

Les formats « Quart » et « Half » ont été un franc succès l’an passé, et l’organisation a décidé de les maintenir cette année.

« C’était une réelle volonté, année après année, de proposer un pack complet pour les athlètes. Le but ultime reste l’Embrunman, mais cela peut paraître effrayant de s’engager sur une distance aussi longue et aussi exigeante. Les 3 épreuves sont donc liées et permettent à tous de profiter de l’ambiance de cette course et d’années après années élever sa distance et ses ambitions pour arriver au mythe », ajoute le directeur de course.

Le mythe

L’Embrunman c’est ça. Ce format XXL faisant rêver tant de triathlètes, passer une journée complète sous la chaleur, gravir plus de 5000 mètres de dénivelé positif, souffrir, avoir des hauts, des bas, mais surtout profiter pour être finisher pour la première, deuxième ou même dixième fois de l’Embrunman, et ce sera toujours aussi dur chaque année…

L’Embrunman est mythique par sa course mais aussi par sa préparation. Ce n’est pas un triathlon du coin que l’on peut faire pour découvrir le triathlon. Derrière chaque participant se cache une réelle préparation avec une réelle envie pour chacun d’aller franchir cette ligne d’arrivée. C’est alors des mois et des mois de travail pour espérer finir et ne pas subir cette course si exigeante pour le corps et le mental.

Se préparer mentalement est tout aussi important que physiquement. L’épreuve est très longue avec un départ à 5h50 pour les femmes et à 6h pour les hommes, alors que le soleil pointe tout juste le bout de son nez. Deux boucles de natation sont à parcourir dans le plan d’eau d’Embrun pour effectuer les 3,8 km de natation.

Une fois la matinée bien commencée, la partie la plus longue arrive : les 188 km de vélo avec 5000 mètres de dénivelé positif. Une bonne partie de la journée se fera sur la selle, à travers les Alpes françaises. Le parcours commence par une petite boucle direction Saint-Apollinaire avant de revenir sur Embrun au bout de 40 km, pour partir direction le col de l’Izoard, la plus longue montée de la journée. En haut de l’Izoard il vous reste encore 90 km, rien que ça…

Le retour se fait par Briançon, Saint Martin-de-Queyrières, Saint-Clément-sur-Durance, avant de retrouver Embrun. Cette partie-là comprend forcément des passages à dénivelé, mais aussi très souvent avec un vent de face, alors attention, 188 km, c’est long…

Pour finir ce format XXL, le marathon se déroule en 3 tours pour boucler les 42,195 km avec 400 mètres de dénivelé positif. Quand on pense avoir vécu l’enfer à vélo, il faut plutôt attendre la partie pédestre pour comparer… Heureusement que l’on retrouve la chaleur du public sur le bord des routes pour encourager chaque participant à aller au bout.

Le passage dans les rues d’Embrun est si dur, mais si apprécié par les coureurs puisque chacun se retrouve au milieu de touristes, locaux, commerces, bars, et se voit être encouragé dans une ambiance festive. Une motivation supplémentaire pour rejoindre la ligne d’arrivée.

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Les mots du vainqueur 2023, Arthur Horseau

Nous avons pu recueillir les impressions du vainqueur de l’an dernier, Arthur Horseau, réalisant une très belle saison avec à son palmarès une victoire du l’Ironman de Lanzarote, une victoire à l’Embrunman et une 6e place aux championnats du monde Ironman à Nice.

Bonjour Arthur, peux-tu nous parler de ton ressenti sur l’Embrunman, comment voyais-tu cette course avant de prendre le départ ?

L’Embrunman résonne comme un mythe pour moi, cela fait plusieurs fois que je viens ici mais c’était ma première fois sur le XXL. Je m’attendais à une course très dure, à l’usure, et sachant que j’étais en pleine préparation des championnats du monde, je me sentais prêt pour affronter ce genre d’épreuve classée parmi les plus dures.

C’était une victoire bien construite, avec record de l’épreuve en prime, raconte-nous les points clés pour arriver à bout de cette course si exigeante ?

Je réalise une natation correcte à un peu plus de 2 minutes de la tête de course, puis je reprends la tête de course au début de l’Izoard, tenue jusqu’à présent par Nick Heldoorn et William Mennesson. À partir de là, je commence vraiment à gérer mon effort, et je réussis à creuser de l’écart. Ça reste quand même une course tactique, surtout à vélo où la course n’est pas finie après avoir basculé l’Izoard (rires), plus le marathon derrière. Le point clé reste vraiment la gestion, pour moi c’est le plus important puisque le parcours est très exigeant jusqu’au bout. Personnellement, même en ayant été le plus possible en gestion, j’ai souffert sur la fin du marathon, mais ça ne m’a pas empêché de m’imposer avec le record oui.

As-tu apprécié l’ambiance de la course, et aimerais-tu y revenir un jour ?

L’ambiance est vraiment dingue, j’avais déjà vu la course de l’extérieur, mais c’était ma première fois là-bas en tant qu’acteur de la course. J’ai été très surpris de voir autant de monde à 6 heures du matin avant le départ, tout comme des supporters dans les petits villages où l’on passait à vélo et encore plus sur Embrun lors de la course à pied. Pour moi, c’est un vrai plus et une vraie aide tout au long de la course. La finish-line reste un magnifique souvenir où un tant de personnes se regroupent sur la dernière ligne droite, et là j’en ai vraiment profité. Avec une ambiance comme celle-ci, ça donne envie de revenir oui !

Toutes les infos sur www.embrunman.com