Article paru dans le magazine 229_Juillet 2023 / Rédigé par Thorsten Radde (traduit de l’anglais par Simon Billeau) et photos d’Activ’images
Thorsten Radde, triathlète groupe d’âge allemand, qui se définit comme un “Triathlon long-distance data geek”, est fasciné et passionné par le triathlon professionnel longue distance. Sur son site web TriRating.com, il recueille, décortique et analyse les résultats des courses, ce qui lui permet d’évaluer les parcours et les athlètes. Il publie son évaluation et ses prédictions pour les courses à venir avec une analyse des performances réelles, en plus d’analyses approfondies et d’articles d’opinion sur les courses IRONMAN. Il collabore également à des magazines de triathlon comme triathlete.com pour lequel il écrit. Il y a quelques mois (article rédigé début avril), il nous a livré son analyse sur le parcours et ses prédictions sur les championnats du monde IRONMAN à Nice du 10 septembre prochain.
« Chers triathlètes,
En 2022, la société IRONMAN a essayé toutes les options pour que le championnat du monde IRONMAN ait lieu. Après qu’il ait été annulé en 2020 et 2021, le 1er championnat du monde IRONMAN s’est tenu en mai 2022 a St Georges, Utah pour couronner des champions de l’année 2021. En octobre 2022, le championnat du monde est revenu à Hawaï et l’événement s’est déroulé sur 2 journées pour permettre à plus d’athlètes de concourir, mais aussi et surtout d’avoir les hommes et les femmes en mesure de s’affronter sur 2 journées différentes, afin que chaque catégorie ait sa retransmission spécifique.
La société IRONMAN prévoyait d’avoir un événement similaire en 2023, mais les retours d’informations des concurrents et surtout des communautés locales ont changé la donne. Kona ne veut pas recevoir 2 jours de contraintes liées aux courses et peut difficilement recevoir l’afflux des concurrents.
En janvier 2023, il a été annoncé que les courses hommes et les courses femmes seraient organisées en des lieux différents, ainsi qu’à des dates différentes. Pour les hommes, la course se déroulera à Nice le 10 septembre, alors que la course femme reste à Kona le 14 octobre. Les courses hommes et femmes alterneront en termes de localité et cela jusqu’en 2026. En 2024, les femmes courront ainsi à Nice le 22 septembre, alors que les hommes courront à Kona le 26 octobre.
Les avis divergent quant à la nouvelle organisation des courses hommes et femmes, arguant qu’IRONMAN ne reste peut-être pas fidèle aux origines hawaïennes du sport ou au contraire le développement du sport nécessite ces changements. Or, ce document se concentre sur la course de Nice. Il montre la course d’IRONMAN France (les parcours du championnat du monde n’ont toujours pas été dévoilés, mais il est très probable qu’ils soient identiques) et note les possibles impacts sur les courses des professionnels.
Je suis reconnaissant auprès de la famille Von Berg (Rodolphe et Rudy). Un grand merci également à Jacky Everaerdt pour les photos et le podcast IMtalk autour de la course de Nice avec en intervenants James Cunnama et Carrie Lester. Plus tard, je prévois de publier mon prochain “Rating Report” pour me pencher sur la liste des professionnels et leurs chances respectives. Les qualifications pour les pros et les groupes d’âge vont bon train et vous pouvez deja trouver tous les qualifiés et les prochaines courses sur TriRating.com (Cherchez “Kona 2023” dans le menu principal, cela vous montrera les qualifiés pro pour Nice et Kona).
J’espère que ce document contient des informations utiles pour ceux qui courront Nice et qu’il contribuera à faire monter l’excitation de tous les fans qui vont être témoins des premiers championnats du monde sur le sol européen.
Bons entraînements et courses.
L’histoire du triathlon à Nice
Nice a une longue tradition du triple effort. Après que l’IRONMAN d’Hawaï devienne connu (notamment par des images comme celles de Julie Moss rampant jusqu’à la ligne d’arrivée en février 1982), Mark McCormack et sa société IMG décidèrent d’établir une alternative européenne. Originellement, la course était prévue à Monaco, mais la mort de la Princesse Grace de Monaco en septembre 1982 modifia la donne et la course fut délocalisée à Nice le 20 novembre de la même année, sur les distances de 1 500 m de natation, 100 km de vélo et un marathon. Les années suivantes, la distance se standardisa autour de ses 4 km de natation, 120 km de vélo et 30 km de course à pied.
En 1958, la course offrait 75 000$ alors que l’IRONMAN d’Hawaï était dépourvu de grille de prix. Nice était retransmis pour CBS pendant que son rival ABC retransmettait Hawaï. Nice était considéré comme autant voire plus prestigieuse que Hawaï et de ce fait, de nombreux athlètes américains faisaient le déplacement sur la Promenade des Anglais. Mark Allen était l’athlète qui dominait la scène internationale. Il a gagné Nice 10 fois en 10 participations, parfois avec des scénarios à couper le souffle comme en 1983, victime d’une sévère déshydratation, ou en 1992 lorsqu’il remonta le héros local Yves Cordier, à 1 km de la ligne d’arrivée, sans oublier également son combat épaule contre épaule avec Simon Lessing pendant 28 km avant d’accélérer pour sa 10e victoire en 1993.
En ce qui concerne les femmes, Paula Newby-Fraser a gagné 4 victoires consécutives de 1989 à 1992. En 1994, la Fédération Française de Triathlon reprenait la course en main et l’organiserait sous le label “championnat du monde Longue Distance ITU”. La course continuait d’être inscrite au calendrier chaque année sous le nom de “Triathlon International de Nice”, étant le championnat ITU en 1995, 1997, 2000 et 2002. Comme à Kona, les Européens dominaient à présent le sport.
En 2005, la Ville de Nice s’est vu récompensée par l’agence autrichienne Triangle qui gérait également l’IRONMAN d’Autriche et d’Afrique du Sud. Triangle a reçu la licence pour organiser l’IRONMAN France sur les distances de 3.8 km de natation, 180 km de cyclisme et un marathon.
Yves Cordier est le directeur de course depuis 2005. Durant sa carrière, Yves était l’un des triathlètes les plus populaires en France et souvent proche de gagner la course. En 2010, Triangle a été racheté par la société IRONMAN qui organise la course depuis le rachat.
L’IRONMAN France a continué d’être sous domination européenne. Marcel Zamora (Espagne) l’a gagné à 5 reprises de 2006 à 2010, idem pour Frederik Van Lierde (Belgique) de 2011 à 2018. Chez les femmes, Tine Deckers (Belgique) a 5 victoires à son compteur (2009, 2010, 2012, 2014 and 2016). En 2013, Mary-Beth Ellis était la 1ère Américaine à s’imposer depuis Mark Allen en 1993, pendant que Carrie Lester devenait la seule Australienne à remporter la course à 2 reprises en 2019. Rudy Von Berg (qui court sous la bannière des USA mais a vécu dans la région niçoise) a gagné la course en 2022 tandis que c’est une Allemande, Svenja Thoes, qui s’est illustrée chez les femmes.
C’est difficile de comparer les temps d’une année sur l’autre : en 2019, l’édition fut raccourcie du fait d’une canicule et depuis 2021 (quand cette année n’était ouverte qu’aux groupes d’âge), un nouveau parcours vélo fut établi avec plus de dénivelé et est donc significativement moins rapide.
2019 fut également le théâtre des championnats du monde IRONMAN 70.3 à Nice le 8 septembre pour les femmes et le 9 septembre pour les hommes. Les vainqueurs se nommaient alors Daniela Ryf et Gustav Iden. En plus des professionnels, 5200 groupes d’âge participèrent durant le week-end. Les courses étaient très similaires à celles que l’on imagine pour le championnat du monde en 2023. La natation consistait en un aller-retour et la course à pied se composait de 2 tours (au lieu de 4 pour l’IRONMAN). Les 25 premiers kilomètres du parcours vélo ainsi que les 50 derniers kilomètres sont aussi très proches de ce que l’on peut imaginer, mais la distance IRONMAN offrira une boucle plus longue à travers les Alpes Maritimes.
Le Parcours IRONMAN Nice
Parcours natation
La partie natation se fait dans la Mer Méditerranée juste au pied du centre-ville
Le parcours natation a la forme d’un “W”, avec 2 allers-retours de 875m chacun et deux sections parallèles à la plage d’environ 150 m chacune. L’année dernière, il y avait une sortie à l’australienne après la première boucle mais je doute que cela soit le cas durant le championnat du monde du fait notamment de la durée rallongée du rolling start. Les professionnels partiront en un groupe, probablement de la plage comme ils l’ont fait en 2019 sur le championnat du monde 70.3.
Il n’y a pas d’information sur la procédure de départ pour les groupes d’âge, mais un départ graduel (similaire à Kona en 2022) est envisageable. La température de l’eau à Nice oscille généralement entre 21 et 24 degrés Celsius (entre 69 et 75 degrés Fahrenheit). SeaTemperature.org montre une température moyenne de 22,3 degrés Celsius. Cela est juste au-dessus la limite supérieure pour l’autorisation du port de la combinaison néoprène pour les professionnels (les combinaisons sont autorisées jusqu’à une température de 21,9 degrés Celsius) donc les professionnels doivent se préparer pour les 2 scénarios. Pour les groupes d’âge, la température maximale autorisée est de 24 degrés Celsius. La combinaison néoprène est donc quasiment sûre, mais pas certaine.
Avec les 2 boucles de natation, les athlètes vont rester relativement proches de la plage. Ainsi, la température de l’eau sera relativement homogène sur l’ensemble du parcours et peu ou pas de courant est à craindre. Le vent crée en général du courant qui est souvent parallèle à la plage, soit d’est en ouest ou inversement, les 2 étant perpendiculaires au sens de déplacement prépondérant.
Pour Carrie Lester, c’est l’une de ses courses favorites : « La natation est absolument magnifique dans la Méditerranée, tellement claire et bleue. Le matin, le soleil se lève du côté des montagnes et si vous regardez derrière en direction de la Ville de Nice, vous pouvez apercevoir les monuments historiques. »
Il n’y aura qu’une aire de transition pour l’IRONMAN à Nice. Elle sera placée sur la Promenade des Anglais, semblable à celle de 2022 (bleu étant la course 70.3 et rouge pour l’IRONMAN).
Parcours vélo
Il y a beaucoup de montées et de descentes sur ce parcours. Ce sera vraiment différent de Kona. Voici une carte du parcours vélo de l’IRONMAN France décomposée en différentes sections détaillées ci-dessous :
Sur YouTube, il y a un survol de la route empruntée avec Google Earth. Si vous ajoutez les différentes sections du parcours, vous réalisez que le parcours ne mesure en fait que 172 km, sensiblement plus court que la distance IRONMAN de 180 km. Je suppose qu’une petite boucle ou un un aller-retour sera ajouté. (L’ancien parcours avait un aller-retour au Sud de Coursegoules, une autre option serait d’ajouter des km sur l’une des routes dans la partie nord-ouest de la course). À part cela, la course devrait être similaire à celle de l’IRONMAN France de 2022.
Parcours course à pied
Le parcours course à pied est un aller-retour complètement plat en aller-retour sur la Promenade des Anglais à effectuer 4 fois.
La course est toujours très semblable à l’ancien Triathlon International de Nice lorsqu’ils couraient 30 km et devaient donc effectuer 3 allers-retours. Pendant des années, la course était significativement courte par rapport à la distance marathon, malgré le petit aller-retour supplémentaire derrière l’aéroport. Selon Rudy Von Berg, le parcours était 1.5 km trop court en 2022.
Le dénivelé de la course à pied ne sera pas un challenge en soi, mais les températures et le vent le seront sûrement. Lorsque c’est une journée chaude, il n’y a quasiment pas d’ombre sur le parcours. Le vent provient typiquement d’est (comme en 2022) et cela rend le retour encore plus difficile.
Comparaison : Nice vs Kona
Climat
Le tableau suivant compare les caractéristiques thermiques de Nice en septembre et celles de Kona en octobre :
De manière globale, Nice sera encore chaud, mais la chaleur jouera sûrement un rôle moindre qu’à Kona où la chose la plus importante est de réguler sa température corporelle tout au long de la journée pour pouvoir toujours courir vite sur la fin de course.
Natation
La partie natation sera surement une natation sans combinaison (comme cela avait été le cas en 2019 au championnat du monde 70.3). La température sera sûrement plus fraîche qu’à Kona, mais relativement proche malgré tout. La Méditerranée est peut-être plus salée (et donc la capacité de flottaison est plus grande) qu’à Kona. La Baie devant la Ville de Nice connue sous le nom de Baie des Anges est relativement protégée, même si on ne peut écarter un risque faible de houle. La dynamique de course sera donc semblable à celle de Kona en 2022, où un groupe de 15 nageurs ouvrait la voie, suivi par un groupe de 10 unités à 1’ derrière.
Vélo
En lisant la description de la partie vélo et en regardant certaines des photos, c’est évidemment la partie avec le plus de différences par rapport à Kona. Carrie Lester souligne : « Vous êtes en position aéro puis le moment qui suit, vous avez une longue montée et une descente technique. Vous allez traverser tous ces petits villages dans l’arrière- pays. La façon dont le parcours est dessiné est excellente. » James Cunnama mentionne les différences par rapport à St Georges : « Ce sont des montées à la façon européenne versus des montées à la façon américaine! Cela tourne, c’est long, on est en prise constante. Ça se prolonge sans fin… et on ne croit jamais que cela va s’arrêter. » Rodolphe von Berg pense toujours que « Les montées ne sont pas si pentues que ça et que les cyclistes costauds sur le plat d’habitude peuvent passer les bosses sans perdre trop de vitesse. Ce ne sont pas des montées aussi pentues que dans les Pyrénées ou les Alpes. »
Rudy von Berg complète avec excitation : « Le parcours vélo est tellement intéressant. C’est le parcours parfait. Tous les éléments d’une course cycliste dynamique sont réunis. Mais pas extrême comme on peut se l’imaginer. Vous devez être aéro, avoir de la puissance sur le plat, savoir gérer son tempo notamment sur les changements d’allure, savoir quand et comment utiliser sa puissance à bon escient, et évidemment avoir un minimum de qualités de descendeur. »
Comme on n’a jamais eu un championnat du monde sur cette course, la stratégie optimale de gestion de l’effort dans les montées reste à déterminer. James Cunnama commente : « Après 20 ou 30 km dans la course à Nice, vous n’aurez aucune idée si le futur vainqueur est intelligent car il gère son effort seul à 5’ derrière la tête de course ou si les athlètes dans le groupe de tête se brûlent les ailes à rester au contact, énergie qu’ils paieront en aval. Ou si le vainqueur ouvre la route devant vous, se sublimant, et les autres sont trop conservateurs d’énergie. Vous devez vraiment bien vous connaître, savoir quand vous êtes dans le rouge et que vous devez laisser s’échapper ce groupe. Si vous vous acharnez pour une durée trop longue dans le rouge, il n’y a pas de salut sur la distance IRONMAN. »
Rodolphe von Berg Sr. croit que « C’est une course pour les triathlètes qui attaquent, ceux qui ne sont pas effrayés de se projeter à l’avant de la course. Ce n’est pas Hawaï où sur l’entièreté de la course, vous roulez au même tempo. Ici, il y a des changements de rythme constants, des périodes de récupération, des points clés pour se lancer à l’offensive. On pourrait avoir un groupe de 3 à 5 y aller sans se retourner et avoir toujours assez d’énergie pour le marathon. »
Un autre élément intéressant à Nice : les descentes. Pour James Cunnama : « Ce ne sont pas les descentes de St Georges où l’on se place dans une position super-aéro en descendant à 70-80 km/h pour de longues périodes. Ce sont des descentes techniques. Vous ne pouvez pas perdre votre concentration ne serait-ce qu’une seconde car sinon vous partirez à la faute. Vous devez connaître votre vélo et le parcours sur le bout des doigts. »
Rodolphe von Berg Sr. insiste en effet que « Beaucoup de temps peut être gagné en descente. On parle sûrement de 3, 4 voire 5’. Je connais les descentes très bien et je ne les considère pas comme dangereuses, mais dans le feu de l’action, c’est facile d’avoir un moment d’inattention ou de surestimer son niveau technique de descendeur et donc de partir à la faute. »
D’ailleurs, Andreas Dreitz chutait sur l’une de ces descentes en 2019 lors des championnats du monde 70.3. Des athlètes opteront d’ailleurs pour attaquer dans les descentes comme on l’a vu au championnat du monde 70.3..
James Cunnama : « Avec des descentes techniques comme cela, la course n’est pas finie lorsque vous arrivez au sommet du Col. Vous devez toujours être concentré. Peut-être que l’on aura un Gustav Iden ou Rudy von Berg qui gagna Nice en 2022 qui feront une descente de malades. Quand bien même, vous seriez au sommet avec eux, vous pourriez être 3’ derrière eux à T2. »
Par ailleurs, en plus d’avoir gagné l’RONMAN France en 2022, Rudy von Berg était le leader des championnats du monde 70.3 à T2. Il a montré ce qu’est un bon descendeur, notamment sur cette dernière descente. « Vous devez seulement savoir comment prendre des virages. C’est le béaba. Mais avec tous ces athlètes s’entraînant seulement à l’intérieur sur leurs home-trainers, savoir comment piloter un vélo ne va pas de pair. Les athlètes européens n’auront pas de problème majeur. Je ne pense pas que les descentes auront un impact déterminant. »
En résumé, le parcours de Nice sera probablement dominé par des groupes plus petits et des écarts plus importants à T2 comparés à Kona sont à imaginer. Et même après T2, on ne saura pas qui a “surjoué” et qui sera en mesure de bien courir.
Course à pied
Le parcours plat semble facile. À tort. Cependant, la vitesse sur ce parcours sera sans aucun doute extrêmement rapide (voir la discussion dans la section suivante). Avec ses longues lignes droites et les allers-retours multiples, les athlètes seront en mesure de constamment estimer l’écart qui les sépare des autres, ce qui sera soit un atout, soit une pression additionnelle suivant l’athlète et la situation.
Rodolphe von Berg Sr. estime que « Les 4 tours rendent ce parcours difficile pour les athlètes mentalement, particulièrement après le semi-marathon. Quand vous commencez à vous sentir vidé, et vous devez encore vous rendre à l’aéroport que vous pouvez apercevoir à l’extrémité de la Baie, et que vous avez encore à revenir, et refaire une boucle, avec ce vent et cette chaleur, c’est très dur mentalement. »
En conclusion
Les parcours de Nice vont tester les athlètes jusque dans leurs limites, mais d’une façon bien différente de Kona. Le fait d’avoir le championnat du monde ailleurs qu’à Kona rend les pronostics inédits et l’excitation est grandissante.
Rudy von Berg déclare : « Je sais que je peux arriver à Nice en très bonne forme. Je suis enthousiaste ! » Carrie Lester ajoute : « J’aime l’idée de l’alternance de la localité du championnat du monde. C’est très excitant et intéressant de voir un championnat du monde sur une course totalement différente qui va sans nul doute tester les athlètes dans tous les aspects. » James Cunnama est également impatient de se rendre à Nice : « Vous avez une course qui offre une dimension toute nouvelle d’inconnues. Qui sera en mesure de grimper vite, qui sera en mesure de descendre vite, qui sera capable de courir vite. »
Le championnat du monde est toujours très difficile à prédire avec une liste d’engagés de qualité et les parcours de Nice vont apporter quelques surprises.
Quel temps peut-on imaginer à Nice ?
Je veux finir ce document avec un peu d’estimations au sujet des temps que l’on pourrait avoir à Nice. Premièrement, voici les records d’IRONMAN France :
En analysant les résultats de 2022, la modification du parcours vélo l’a rendu significativement plus lent. Le tableau suivant compare les différentes disciplines (soit les temps antérieurs de l’ancienne édition ou les nouveaux temps) entre Nice et Kona :
En plus des données observées ci-dessus, le parcours vélo sera sûrement allongé. Un ajout de 8 km aux données ci-dessus devrait augmenter le temps du vélo de 12’. Cela devrait donner un temps vélo au championnat du monde en 2023 environ 30’ plus lent qu’à Kona avec un temps total environ 22’ plus lent. (les différences pour la course des femmes seront sûrement plus grandes, mais je vais attendre la course de 2023 avant de me lancer à des estimations pour le championnat du monde femmes en 2024).
Sur la base des temps observés à Nice et à Kona en 2022, voici mes estimations pour la gagne au championnat du monde IRONMAN à Nice hommes :
Même avec le nouveau parcours et l’ajout de distance, ces estimations seraient toujours plus rapides que le record actuel sur l’ancien parcours. Sur le parcours vélo, on devrait voir quelques athlètes flirter avec les 4h30’ et j’imagine également de voir un temps canon en course à pied, aux alentours des 2h30’, comparable à celui de Patrick Lange à l’IRONMAN Israël. Le vainqueur devrait s’approcher des 8h, ou verra-t-on un ou des athlètes “casser” les 8h à Nice ?
Je souhaite à tous les athlètes une excellente préparation et qu’ils soient en bonne forme et en bonne santé le jour de la course. Je suis impatient de voir le prochain championnat du monde, cette fois-ci en septembre du côté de Nice ! »