Article paru dans le magazine 226_Avril 2023 / Rédigé par Romuald Vinace et photos de Activ’images, LBaratoux, Anaïs Bellier

Avec le tandem Lacombe-Maublanc désormais en première ligne, l’événement change de nom mais pas d’ADN. Loin de vouloir bouleverser une institution historique sur la scène triathlon, David et Nicolas sont animés par l’envie de poursuivre le travail de leurs prédécesseurs, Stéphane Garcia et Étienne Charbeau, qui resteront co-directeurs de la course « en pères rassurants », encore 2 ans, au moins. Le Triathlon de Royan U Côte de Beauté s’offre un souffle nouveau avant le grand rendez-vous du 16 septembre prochain, avec un millier de concurrents espéré en Charente-Maritime.

Stéphane Garcia et Étienne Charbeau ont décidé de passer le flambeau, de prendre le recul nécessaire. Ce pas de retrait, cette douce transition qui permet toutefois de garder un œil avisé sur une course qu’ils ont façonnée et fait grandir dans une passion dévorante et synchrone. Le Triath’Long U Côte de Beauté est mort, vive le Triathlon de Royan U Côte de Beauté ! David Lacombe et Nicolas Maublanc à la baguette depuis le 1er février dernier, avec l’envie de plonger dans une aventure majuscule et féroce. Quand incontrôlable rime alors avec incomparable. Royan dans toute sa magie vous happe telle une déferlante d’émotions, l’adrénaline en intraveineuse.

« Du Distance Olympique au Longue Distance, du parrainage des triathlètes comme Arnaud Guilloux, Romain Guillaume, le vice-champion du monde Ironman Sam Laidlow, Clément Mignon ou encore Marjolaine Pierré, j’ai très vite été séduit par l’univers de la discipline », explique David Lacombe qui a, depuis, cédé aux sirènes de l’organisation avec son associé. « La rencontre avec Stéphane Garcia, l’une des voix de l’Ironman, et Etienne Charbeau, alors directeur de course du Triath’long U Côte de Beauté et qui le restera, a été déterminante. Nous discutions depuis quelque temps déjà d’une éventuelle collaboration et c’est pour cette raison qu’ils resteront à nos côtés, au moins jusqu’en 2024. La continuité dans le changement est au centre de notre réflexion et cette devise nous va très bien. » se réjouit l’intéressé.

Le ton ne varie pas chez le co-organisateur, Nicolas Maublanc : « Soulager les bénévoles en leur apportant des outils de gestion qui fonctionnent très bien chez les entrepreneurs, tout en renforçant le volet communication. Voilà quelques éléments de notre feuille de route. Se séparer de l’équipe en place est bien sûr exclu. Notre énergie, nous la placerons aussi au cœur de la communication pour tenter d’apporter une visibilité toujours plus grande à ce triathlon. »

Exposé à un plus large public grâce à une expertise toujours plus fine et œuvrer en concertation avec le tissu économique local, la région et le département est un autre axe de travail qui dépasse le simple cadre sportif. « Accordons-nous le temps, sans redistribuer totalement les cartes. Royan a des atouts comme son cadre, son dynamisme, un vivier de sportifs très dense… En ce sens, des actions de communication ciblées pourraient être un pari gagnant-gagnant pour les triathlètes professionnels, les amateurs mais également les partenaires », assure Nicolas.        

« La passation a été mûrement réfléchie. Ce long chemin devait s’achever dans les meilleures conditions possibles. Passer la main au moment où l’épreuve se porte bien est une bonne chose. Le Triathlon de Royan est sain […] Il était souhaitable pour moi de prendre du recul avant que l’essoufflement et le manque de motivation n’influent sur l’équipe. Royan réclame beaucoup d’énergie. » S.Garcia

Pas question de bouleverser les habitudes, de réécrire l’histoire d’un triathlon qui a laissé une empreinte vivace et a attiré – et attire encore – comme un aimant les plus grandes stars mondiales quand la force de frappe française y faisait ses débuts. Course des plus grands, de Mike Aigroz à Toumy Degham en passant par Sylvain Sudrie, vainqueur à Royan chez les juniors avant de dompter plus tard la concurrence chez les professionnels, à l’image de Sébastien Fraysse.  Hervé Faure s’était aussi imposé lors de la 1ère édition du Longue Distance il y a tout juste 13 ans. Le Promotionnel et le Sprint ensuite, avaient déjà essuyé les plâtres depuis longtemps. 

Un très prisé « LD » qui aura également été marqué par la tonitruante Isabelle Ferrer, Julie Le Colleter, sans oublier Manon Genêt et la championne du monde IRONMAN 2019, Anne Haug.  Dans leur sillage, on citera Cyril Viennot, Léon Chevalier, Romain Guillaume, Clément Mignon ou encore de l’enfant du pays Arthur Horseau.  Le désormais “Triathlon de Royan U Côte de Beauté” colle à la peau des triathlètes.

« La passation a été mûrement réfléchie. Ce long chemin devait s’achever dans les meilleures conditions possibles », explique Stéphane Garcia. Et de poursuivre :  « Passer la main au moment où l’épreuve se porte bien est une bonne chose. Le Triathlon de Royan est sain ». Sain et porteur de belles histoires qui ne demandent qu’à s’écrire encore. « Il était souhaitable pour moi de prendre du recul avant que l’essoufflement et le manque de motivation n’influent sur l’équipe. Royan réclame beaucoup d’énergie et mon investissement depuis 1998 a fait son effet. » conclut Stéphane.

Porte-bonheur ou simple “Place to be”, l’événement a trouvé sa place. Un véritable confort pour l’organisation à l’aube de la 13e édition, programmée le 16 septembre. « Ce vécu nous rassure », concède David Lacombe. « Cette course s’appuie sur un historique fort. Elle a fait ses preuves.  Elle compte aussi avec le soutien indéfectible des collectivités locales. Depuis les premières foulées des triathlètes, la mairie de Royan s’est investie dans le projet et l’attente en retour est forcément proportionnelle. Une attente que l’on retrouve au cœur des communes traversées par la course. » Un ancrage local solide, indéboulonnable pour un rendez-vous majeur qui fait le plein, comme en 2020. Un épisode Covid-19 dramatique durant lequel il est pourtant resté debout.

« C’est une ambition somme toute mesurée. L’heure est à la modestie. Nous travaillons sereinement l’approche de cet événement qu’il ne faut en aucune façon dénaturer mais tenter d’améliorer par petites touches. L’essentiel est de conserver son ADN intact. » D.Lacombe

1 000 mordus du triple effort avaient alors enfilé leur dossard. Une ferveur contagieuse. 450 bénévoles ont d’ores et déjà confirmé un engagement sans faille. « Pour toutes ces raisons, le Triathlon de Royan se veut rassurant. Sa logistique est rodée, ses atouts avérés avec un parcours totalement fermé à la circulation (2 boucles de 46 km), sans oublier la nage en eau libre ».

Un format Longue Distance abordable et familial, un live exceptionnel qui sera cette année enrichi au micro par l’expertise de Stéphane Garcia et de… Romain Guillaume (lire par ailleurs). Une première. « C’est une des surprises de ce nouvel Opus », se réjouit David. « Sur le terrain comme en coulisses nous visons le meilleur plateau possible. Passé professionnel en 2023, le spécialiste des LD, Yannick Matejicek en sera l’une des attractions. » 6e des Mondiaux d’Hawaï 2022 (chez les amateurs), il pourrait surprendre.

D’autres suivront… notamment chez les femmes avec un prize-money aligné sur celui de leurs homologues masculins. Ambition affichée : atteindre de nouveau le millier de participants.  « C’est une ambition somme toute mesurée. L’heure est à la modestie. Nous travaillons sereinement l’approche de cet événement qu’il ne faut en aucune façon dénaturer, mais tenter d’améliorer par petites touches, poursuit l’intéressé. L’essentiel est de conserver son ADN intact. » Un format M revient souvent dans les discussions. La réponse est claire, limpide. « C’est dans les cartons. Il fera l’actualité en temps voulu », conclut David Lacombe. 

ROMAIN GUILLAUME SERA AU MICRO

« Une belle opportunité de découvrir l’envers du décor. »

Un autre regard, une approche technico-tactique, notamment sur l’avant de la course et une plongée rafraîchissante dans l’envers du décor. C’est en toute humilité et presque sur la pointe des pieds que Romain Guillaume fêtera sa première apparition dans l’exercice exigeant et si particulier de speaker.  Une pige comme un challenge autant inattendu qu’excitant. « Le rendez-vous de Royan était à l’origine coché à mon calendrier. Néanmoins, la crainte de ne pas être à la hauteur de l’événement une semaine après Embrun a présidé à cette belle opportunité. »

Double médaillé d’argent à Royan, le triathlète voit d’un bon œil la perspective de vivre la course différemment. « Je serai dans l’ombre pour accompagner Stéphane (Garcia) et nourrir nos commentaires de mon expérience chez les professionnels. Son expertise sera un véritable confort pour moi afin de viser une belle complémentarité ».

Côté coulisse, Romain Guillaume anticiperait-il une reconversion ? « C’est ma dernière saison chez les professionnels et je ne me vois pas couper le cordon brutalement. À 38 ans, ma passion pour le triathlon reste intacte et retrouver le rang des amateurs, après 15 ans au plus haut niveau, reste un excellent compromis. » concède le quadruple vainqueur sur Ironman. Le bagout de Stéphane Garcia dont le savoir-faire fait l’unanimité, mêlé au souci du détail de son futur partenaire, sera tout bénéfice pour le public, néophytes et inconditionnels réunis. Une attraction supplémentaire sur le Triathlon de Royan U Côte de Beauté.      

L’association TRIAAATHLON, au plus proche de l’athlète 

Athlètes, Adrénaline, Animations… Voilà le triptyque au cœur du projet global de l’association Triaaathlon, nouvelle organisatrice de l’épreuve, qui vise, à terme, un label indépendant. Vous avez dit Ambition ?  

Fondée en 2022, l’association Triaaathlon est désormais aux commandes de la destinée d’un événement devenu incontournable pour les triathlètes nationaux et internationaux sous la houlette originelle du Team Sport Evolution. Des hommes de fer qui n’ont parfois pas les moyens de leurs ambitions. « Notre constat est simple : le format Longue Distance fait figure de parent pauvre et le but premier de notre entité est d’assurer aux spécialistes français de la discipline, toutes distances confondues, des moyens suffisants pour travailler dans la sérénité. » avance David.

La priorité : les athlètes. Une question de culture et de cursus. Spécialisé dans le redressement des entreprises en difficulté, David Lacombe s’est forgé une solide expérience dans ce domaine qui ne fait pas forcément encore écho avec sa casquette à l’organisation (lire par ailleurs). Soutenue par une équipe déjà rompue aux exigences des grands rendez-vous, l’association Triaaathlon a décidé de remettre Royan au centre de son action. Une communication assumée.  « Nous serons là pour défendre les intérêts des athlètes professionnels, premier A de Triaaathlon, en nous appuyant notamment sur des ambassadeurs de renom dont mon ami Romain Guillaume, Arthur Horseau ou encore Léon Chevalier », se réjouit David. « Notre structure se nourrit aussi d’adrénaline, d’où le deuxième A qui colle bien cet état dans lequel nous serons le jour J. »

« Assurer aux athlètes plus de visibilité et des revenus en cas de graves blessures. »

L’ambition de créer un label indépendant dans les esprits, l’heure sera d’abord à la gestion de la logistique, des dossards comme des bénévoles. « L’animation, troisième A, sera aussi au centre de nos préoccupations », prévient l’intéressé. « Des training-camp et d’autres événements réuniront professionnels et amateurs autour de nombreuses thématiques : la préparation mentale, le sport-santé ou le coaching, par exemple. » avance David.

Un premier rassemblement s’est déjà organisé du 19 au 26 mars derniers, à Monaco. Au programme : conférences-débats et animations relayés par les professionnels. « Améliorer l’expérience pros-amateurs dans le relationnel, créer du lien et, dans un second temps, leur fournir des solutions pérennes et les aider dans des actions concrètes de communication. À ce titre, le live déjà mis en place sur la course est l’un des outils qui permet, à son échelle, de gagner en audience et de valoriser nos athlètes », souligne Nicolas Maublanc.

Un accompagnement XL pour les amateurs, quand les professionnels pourront également s’appuyer sur une vision globale des décideurs. « Nous travaillons actuellement au développement de contrats de prévoyance en lien avec des compagnies d’assurance afin de garantir aux athlètes professionnels des revenus en cas de blessures », conclut David.