Article paru dans le magazine 220 _Septembre 2022 / Rédigé par Simon Billeau

S’entraîner à vélo nécessite de gonfler ses pneus. Mais à quelle pression ? Même si la pression des pneus est très souvent indiquée sur leurs flancs, elle n’est qu’indicative et représente en général la pression maximale. Parfois, la pression minimale est également indiquée. Mais ces pressions sont à adapter en fonction du poids du triathlète, de la pratique et du type de route.

Les connaissances concernant la pression des pneus dans la communauté triathlétique est limitée, et beaucoup d’entre nous pensent que gonfler au maximum de la limite recommandée est la solution optimale. C’est une erreur car il y a une perte de rendement tout particulièrement sur mauvaise route. En effet, le pneu ne se déforme que très peu et oscille donc sur la route au gré des aspérités, faisant faire à votre vélo une distance additionnelle.

Sous-gonfler n’est pas beaucoup mieux. Le pneu se déforme plus au contact de la route et une perte de rendement est observée. Le risque de crevaison est également augmenté. La contrainte de vérifier la pression des pneus à chaque sortie est une perte de temps, mais nécessaire, que ce soit pour des raisons de sécurité ou d’optimisation de critères comme le rendement, le confort ou le risque de crevaison. La marque SKS Germany a été la première à inventer un capteur de pression de gonflage. Leur capteur s’appelle le Airspy. Ce mois-ci, nous vous proposons donc la découverte de cet “espion” dans vos pneus.

Côté montage, l’installation des capteurs Airspy nécessite que vos roues soient dotées de rayons. Il n’est donc pas possible de les installer sur des roues à bâtons ou des roues pleines. Ensuite, il faut que votre valve dépasse de la jante d’au moins 15 mm. Une fois retiré l’embout de valve, il suffit d’insérer le capteur en le vissant sur la valve filetée. On ajoute une partie sur le dessus du capteur qui vient sécuriser ce dernier au rayon et est maintenu en place grâce à un écrou fileté. Enfin, on ajoute l’embout de valve.

« L’application vous suggère des pressions pour votre roue avant et arrière (…) vous informe également dès qu’une déviation de l’ordre de 15% de la pression voulue intervient. »

Du côté numérique, il faut télécharger l’application gratuite de SKS Germany qui s’appelle « My Bike », ou connecter votre compteur au capteur via ANT+ ou Bluetooth. Au niveau des caractéristiques, le Airspy est disponible pour les 2 types de valves du marché, Schrader ou Presta. Le capteur ne pèse que 18 grammes. Cependant, pour les perfectionnistes, il est possible de contrebalancer le poids de ce capteur en ajoutant le même poids sur la jante du côté diamétralement opposé. Des marques comme Silca vous permettent d’ajuster le contrepoids dans un embout de forme aérodynamique. Pour ceux qui ne veulent pas braquer une banque pour avoir une roue bien équilibrée, des rouleaux métalliques flexibles autocollants sont disponibles dans les magasins de bricolage.

Le capteur fonctionne avec une pile ronde 3V 2032 fournie. Le capteur fonctionne pour une pression maximale de 120 psi ou 8,3 bar, ce qui est de loin des valeurs à ne pas atteindre lorsque vous roulez en tubeless. Grâce aux informations renseignées dans l’application, cette dernière vous suggère des pressions pour votre roue avant et arrière. Elle vous informe également lorsqu’une déviation de l’ordre de 15% de la pression voulue intervient. Cela peut s’avérer salvateur car une crevaison lente est dangereuse. Enfin, elle vous alerte si une déviation de 25% est apparue. Cela est également intéressant pour allonger la durée de vie de vos pneus.

En effet, si vous roulez plus souvent à la bonne pression, l’usure de vos pneus en est réduite. Cela limite aussi le risque de crevaison. On sait que rouler à pression trop basse augmente les chances de crevaison. Enfin, le freinage est optimal lorsque la pression de gonflage est optimisée. Pour toutes ces raisons, le Airspy est séduisant. Le capteur est évidemment résistant à la poussière et à l’eau selon la norme IP67. Côté prix, vous devrez débourser 99 € pour l’ensemble de 2 capteurs.

« Avec le capteur Airspy, vous savez de façon très précise quelle pression vous mettez dans vos pneus. »

Évidemment, si vous vous décrivez comme un triathlète qui vérifie la pression de ses pneus en appuyant simplement avec votre pouce sur le côté de vos pneus, ce capteur n’est pas fait pour vous. Et encore, il s’avère très utile lorsque vous voyagez et que l’unique pompe dont vous disposez est une pompe à main sans manomètre. Avec le capteur Airspy, vous savez de façon très précise quelle pression vous mettez dans vos pneus. C’est la même chose lorsque vous êtes victime d’une crevaison. Il vous sera facile de savoir en temps réel la pression exacte à 1% près (alors que les pompes à pied standard du marché ont une marge d’erreur d’environ 5-6 %).

On ne met pas la même pression suivant les conditions météo. Par exemple, on met moins de pression lorsqu’il pleut pour augmenter l’adhérence. À l’entraînement, s’il se met a pleuvoir, il vous est facile de s’arrêter et ajuster la pression en la diminuant d’un demi bar.

Côté pratique, la longévité de la pile est assurée par une fonction de sommeil automatique. Lorsque votre vélo est immobilisé, les capteurs s’éteignent et ne transmettent plus d’informations, que ce soit au compteur ou à l’application. Pour les redémarrer, il suffit de bouger votre roue. L’application s’ouvre rapidement et les pressions s’affichent tout aussi vite. Pour le reste, je n’ai pas eu à constater de problèmes particuliers lors de mes sorties d’entraînement avec le Airspy.

Il existe quelques concurrents dans ce marché en vogue comme le Quarq Tyrewiz, mais vous devrez compter le double du prix du SKS ! En plus, les produits SKS sont fabriqués en Allemagne, ce qui est pour moi un gage de confiance que ce soit dans la qualité du produit ou le service après-vente.

Vous trouverez d’autres informations utiles sur le site internet de la marque  : https://www.sks-germany.com/fr/airspy/