La 36e édition de l’EmbrunMan s’est élancée ce matin à 5h50 pour les femmes et à 6h pour les hommes dans une eau annoncée à 23 degrés. Même si le fond de l’air pouvait sembler frais pour un mois d’août, les conditions étaient idéales. Et comme à l’accoutumée, c’est le Français Robin Pasteur qui était le premier à sortir de l’eau avec une confortable avance sur ses poursuivants dont le Français Romain Guillaume. L’Espagnol Victor Del Corral n’était pas loin tout comme Gwenaël Oullières. Quelques groupes d’âge venaient se mêler aux professionnels en ce début de course comme c’est de coutume. Mais un homme, portant le numéro 917 décidait de se frotter aux hommes annoncés comme favoris.
Si Robin Pasteur, Gwen Ouillières et Romain Guillaume assuraient le spectacle aux avants-postes, la montée de l’Izoard était le traditionnel premier juge de paix. Un à un les favoris semblaient subir tandis que William Mennesson réalisait une ascension juste… spectaculaire. Au sommet de l’Izoard, il affiche plus de 4 minutes sur Romain Guillaume et 5′ sur Victor Del Corral. Andrej Vistica pointe à 8’33 et Timothy van Houtem, le champion d’Europe en titre, à 8’48. Une avance que le Français qui a gagné Deauville cette année parvient à maintenir et même à creuser. Quand il arrive à T2, il affiche près de 10 minutes d’avance sur Victor Del Corral. Forcément, la question est sur le bout des lèvres : ne va-t-il pas payer les efforts consentis en vélo ?
Le Français ne perd pas de temps sur la 1re boucle malgré les efforts de Del Corral pour recoller. L’Espagnol parvient à prendre de l’avance sur ses poursuivants sans jamais grignoter de temps au Français. Au deuxième tour, c’est même Victor Del Corral qui baisse de rythme. Il se voit dépasser par le Croate Andrej Vistica vainqueur de l’épreuve en 2015. A la fin du 2e tour, le Croate est deuxième avec 8 minutes de retard sur Mennesson. Il a visiblement passé la vitesse supérieure sur ce second semi pour tenter le tout pour le tout. Il a fait d’Embrun son objectif de saison.
Les kilomètres s’égrènent et Mennesson est toujours premier. On se prend alors à rêver d’une nouvelle victoire française, 8 ans après celle de Hervé Faure en 2011. Et ce ne sont pas les crampes qui l’assaillent sur la fin du parcours qui auront raison de lui. Le pensionnaire du stade français file vers la victoire à la surprise générale ! Il s’impose en 9h48’06.
Le Croate s’est battu jusqu’au bout. Il parvient à se hisser sur la deuxième marche en 9h52’14. L’Espagnol Victor Del Corral complète le podium en 9h53’49.
Le tenant du titre Diego Van Looy, dans un jour sans, s’est résigné à abandonner sur la partie pédestre.
Dans la course féminine, en l’absence de la tenante du titre Carrie Lester, la succession était donc ouverte même si logiquement Tine Deckers, vainqueur en 2017, avait l’avantage de l’expérience. Et elle n’a pas tardé pas à faire parler cette expérience sur la partie vélo. Sortie légèrement en retard sur Judith Corachan sur la partie natation, elle a pris les commandes en bas de l’Izoard pour ne plus la quitter jusqu’à l’aire de transition. Pour autant, même avec une confortable avance sur ses concurrentes, rien n’est joué quand on connait les qualités pédestres de Judith Corachan 2e et de la Belge Alexandra Tondeur, championne du monde LD en titre. La course pédestre nous a promis une belle bagarre.
A l’issue de la deuxième boucle pédestre, Judith Corachan a pris la tête de la course pour ne plus la quitter et s’imposer en 10h54’07 devant la Belge Tine Deckers (11h00’30) et la championne du monde LD ITU, la Belge, Alexandra Tondeur (11h05’57).