La première édition de « La 0-3000 » se déroulera le 15 juin prochain sur l’île de la Réunion. Destination vers une aventure humaine hors-norme qui ne mise pas sur une affluence record mais sur le partage des expériences.
Une bouffée d’exotisme, un dépaysement total, une aventure exceptionnelle. Un défi pour faire corps avec la nature. La « 0-3000 » c’est offrir une course dans les cannes à sucre, les bananiers, les fougères arborescentes, sentir sous ses baskets la roche volcanique, c’est aussi écrire l’histoire de la première édition signée François Pierré. « L’idée était de s’appuyer sur le triathlon M de Célaos soit 1500 m de natation, 45 de vélo et 10 km de course à pied et tenter de pousser plus loin la passion avec une offre inédite jusqu’à sommet du Piton des neiges ». L’île de La Réunion, les 42% de son territoire inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et son nouveau terrain de jeu, pour les « dingos » comme le précise en grosses lettres l’affiche de l’événement. « Nous avons un très bon retour des insulaires. L’engouement est certain et beaucoup ont déjà coché la date du 15 juin. Ils seront de la fête. C’est une satisfaction car nous n’avons pas vraiment axé notre communication. Nous n’attendons pas énormément de triathlètes de la métropole même si une compagnie low-cost rend très abordable le voyage », poursuit l’intéressé.
Cyril Viennot apporte son expérience en toute simplicité
Un chiffre ? Entre 80 et 200 compétiteurs sont attendus. Pas d’affluence record à la clé. « Ce n’est pas le but recherché», lance François. « La 0-3000, c’est le rendez-vous convivial par excellence. Celui du partage à travers la montagne, les lagons, les cascades et tout ce mélange d’émotions par lequel passera le coureur ».
Un lagon fermé, celui de Saint-Pierre, ses coraux, ses poissons multicolores (la baignade hors lagon est interdite depuis 5 ans à La Réunion), un partie vélo « classique », pas de montée casse-pattes mais régulière, abordable dans le Cirque de Cilaos. « Le vrai défi, c’est la course dans son ensemble», explique l’organisateur, patron du Club Triathlon (voir plus loin). « Les 20 km de trail vers le Piton des Neiges vaudront le détour ». Un voyage délirant à quelques kilomètres du Piton de la Fournaise qui a depuis longtemps séduit Cyril Viennot. « Il y dispense des stages depuis 5 ans maintenant. C’est une belle publicité pour l’île. Il est un appui formidable pour les triathlètes du cru. Sa gentillesse, son savoir-faire font le reste », souligne François qui ne cache pas son impatience de voir vivre son rendez-vous. «Cinq formats seront à l’affiche : la 0-3000, de Saint-Pierre au Piton, le Triathlon, le duathlon et la montée cycliste de Cilaos (45 km) et enfin le Trail du Piton (20 km). L’objectif reste d’offrir un éventail de possibilités aux divers spécialistes, qu’ils soient adeptes de natation, de vélo, de course à pied ou de trail, en mode chronométré ou randonnée », poursuit l’intéressé, professeur de littérature espagnole à l’Université de Saint-Denis-de-la- Réunion. Fondus du sport nature, mordus des sports enchaînés, la « 0-3000 » et taillée pour vous. L’Océan indien n’a jamais été si proche…
Renseignements sur
www.leclubtriathlon.fr
LE CLUB TRIATHLON OUVERT SUR LE MONDE
Convivial et dynamique, il s’appuie sur une centaine de licenciés et défie les codes depuis six ans et séduit au-delà des frontières. Une vraie curiosité…
Ne cherchez pas de trace d’un clubhouse au fin fond de la forêt luxuriante. Pas de clubhouse, pas parc pour les vélos. Simplement une adresse. Sur l’île, les adeptes savent où trouver le Club Triathlon. Là encore, pas de base line, pas de jeu de mots, pas d’effusion. Générique, simple : Le Club triathlon. François Pierré va droit au but. « Je voulais une identité où chaque athlète puisse se reconnaître. Il était important pour moi que les gens aient l’opportunité de prendre une licence et pratique le triathlon en toute liberté. Pas au club, non. Mais où ils le désirent sur l’île et même en métropole ». Esprit de liberté donc et de convivialité aussi. En fil conducteur, le partage des expériences. « L’entité ne compte qu’une centaine de licenciés. Pour autant, si elle n’a pas vocation à grandir de manière démesurée, elle est ouverte à tout le monde, explique le président. Le Club Triathlon reste ouvert notamment sur la métropole. Il est celui de toutes les régions et il n’est pas rare que les licenciés hébergent d’autres athlètes venus découvrir notre île. Je le fais souvent moi-même. On se retrouve alors entre amis ».
Des Brestois, des Marseillais ou encore des Parisiens ont rejoint la petite famille. « Ma fille a, pour sa part, rejoint les Sardines, dans la cité phocéenne », lance François. « Ces échanges nous permettent de tisser des liens fort et de dresser des passerelles ». Très dynamique et très engagé dans le développement de son sport sur l’île. « Sans gros moyens, nous
organisons cinq rendez-vous par an en moyenne. En décembre dernier, nous avons lancé une première course, style Super League avec un enchaînement de Tri XS en circuit vélo fermé avec départ en poursuite pour l’ultime tronçon. C’était fun, ludique et terriblement cardio, se souvient l’intéressé. Chris Mc Cormack a été contacté et semblait séduit. Il était OK pour organiser une manche de Super League à la Réunion. Malheureusement, les frais sont hors de portée pour le club. On a pas trop de moyens mais on a des idées ».
Taxé de club « virtuel » ? Une grosse erreur…
Pas question de faire de l’ombre à l’institution insulaire : Le Grand Raid. Un autre monde. « Taxé de virtuel par certains », regrette François Pierré, «le Club Triathlon vit bien sa différence et son attrait ne se dément pas. L’ile de la Réunion reste, elle, prisée par les instances fédérales ». En stage d’acclimatation à la chaleur du 14 au 26 janvier sur l’Ile de la Réunion, l’équipe de France Olympique, Cassandre Beaugrand, Léonie Périault et Sandra Dodet accompagnées de leurs partenaires d’entraînement Sandra Levenez et Antoine Duval, sont venus y prendre leurs quartiers. En ligne de mire : les Jeux de 2020 à Tokyo et à l’occasion desquels ils seront confrontés à des conditions climatiques similaires au mois d’août. « Dans cette région du globe, les triathlètes ont la possibilité de s’entraîner douze mois sur douze, c’est un atout de taille pour eux. Les reliefs sont variés pour tous les types de course ».
Après six ans d’existence, le Club Triathlon évolue à son rythme et grandit en toute sérénité, abreuvé des retours de ses licenciés. « Ils sont très attachés au club et à son côté exotique. Ils voulaient des couleurs et des palmiers sur le maillot d’entraînement et des couleurs, plaisante François. C’est chose faite et ils sont heureux comme ça. Cela fait plaisir car ils montrent ainsi leur attachement ».