Ils ont fait le déplacement en couple et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont pas fait le voyage pour rien. En pleine préparation pour l’EmbrunMan, l’Américain Scott de Filippis et l’Australienne Carrie Lester ont dominé la 4e édition du VentouxMan, et écrit une magnifique page dans la courte, mais déjà bien replie, histoire de l’épreuve.
Sorti en 5e position de l’eau, Scott de Filippis s’est rapidement senti en jambes. Toujours dans le groupe de tête, calé dans un premier temps sur le rythme de Marcel Zamora, il a ensuite, dans le Ventoux, tenu la cadence imposée par l’Espagnol Merino et, ceux que l’on attendait pas, le Français Pierre-André Anizan (Mach 3 triathlon) et le Suisse Thomas Huwiler. Ce dernier avait imposé l’allure jusqu’aux premiers lacets du Ventoux, avant de vivre « un vrai calvaire » dans les derniers kilomètres de l’ascension du Géant de Provence. Merino semblait alors facile et passait en tête au sommet. Au moment de plonger vers le Mont-Serein, De Filippis avait pris la deuxième position mais voyait revenir Pierre-André Anizan dans le parc à vélo. Sur le parcours typé trail, Merino perdait peu à peu de sa superbe, pendant que De Filippis fondait sur lui à l’orée du troisième tour pédestre. L’impression visuelle se confirmait et l’Américain, qui signait les meilleurs temps en course à pied, s’envolait vers la victoire. Mérino résistait pendant qu’Huwiler (vainqueur à Genève en juillet 2017 des trois épreuves XS, S et M du week-end !), au passé récent de coureur, revenait pour s’adjuger la troisième marche du podium. Romain Garcin, un temps passé en tête à vélo, craquait dans le Ventoux, de même que l’Espagnol Marcel Zamora, arrivé en petite forme sur la course.
La course féminine a été moins riche en rebondissements. Déjà nettement devant à la sortie de l’eau, l’Australienne Carrie Lester ne faisait qu’accroître son avance sur le parcours cycliste, sur lequel elle résistait longtemps au retour des premiers hommes. Dans l’ascension du Ventoux, elle reprenait même Zamora, en difficulté. Elle posait le vélo avec 13’ sur Alice Meignie (US Ivry), auteure d’une belle natation, et 25’ sur Bénédicte Perron (Ecureuils de Plouay). Lester gardait une allure constate sur toute la partie pédestre et pouvait retrouver son Américain de mari pour un beau moment d’émotion derrière la ligne d’arrivée. Elle s’adjuge au passage le nouveau record de l’épreuve en 5h41’26, battant le temps de référence établi l’an passé par Emma Pooley (5h42’28).
Retrouvez le classement ici : https://www.timingzone.com/ventouxman-2018/#0_F7EDC0
LES REACTIONS
Scott de Filippis : « Je me suis retrouvé rapidement en bonne position avec Zamora. Je voulais le suivre car c’était pour moi la référence. Petit à petit, je suis remonté. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre sur la course à pied. Ca a été dur, avec un parcours typé trail et quand j’ai vu les écarts je ne pensais pas revenir. Jusqu’au début du troisième tour où je double Carrie qui me dit : « allez tu peux gagner ! » Et je me suis dit que c’était faisable. »
Erik Merino : « J’étais vraiment très bien sur toute la course. J’ai un peu géré le vélo au départ avant que Romain (Garcin) et Scott (de Filippis) ne passent devant. Je suis resté avec eux et j’ai pu accélérer dans le Ventoux pour prendre la tête au Chalet Reynard. J’étais plutôt bien au début de la course à pied, puis j’ai senti la fatigue et Scott allait très vite. J’ai fait en sorte de m’accrocher pour garder la deuxième place. Je suis quand même très heureux car je garde le record de l’épreuve (sourire). »
Thomas Huwiler : « Je me suis mis au triathlon il n’y a pas très longtemps et j’ai encore des choses à apprendre. J’ai fais une bonne partie du vélo en tête mais dans le Ventoux c’était horrible. Je n’avais qu’une roule pleine pour l’arrière, elle pesait trop lourd. J’ai vécu un calvaire dans les derniers kilomètres du Ventoux. La course à pied état un peu chaotique, je préfère le plat, mais grâce à mon passé de coureur, je m’en sors bien. Me retrouver en tête sur la course, ça a été une impression géniale ! »
Carrie Lester : « Je ne savais pas à quoi m’attendre sur le vélo mais j’ai été servie, j’aime la montagne. C’était une épreuve parfaite pour préparer Embrun, c’était exactement ce que je souhaitais. La prochaine fois pour la course à pied je prendrais de vraies chaussures de trail ! »
Alice Meigne : « Je suis super heureuse de ma natation, car c’est mon point faible. En vélo, je voulais surtout me faire plaisir, car je reviens de blessure, quitte à le payer sur le Ventoux. Je ne savais pas du tout ce que ça allait donner sur le vélo. Je savais que Carrie était loin devant mais je n’avais aucune idée d’où se trouvait Bénédicte. Je suis très contente de ma course. »
Bénédicte Perron : « C’est une course géniale même si elle est très dure. J’en ai pris plein les yeux. Dans le Ventoux, une fille m’a doublée, ça m’a un peu perturbée mais je me suis accrochée. En fait c’était une fille en relais mais ça me reboostée pour bien finir. »
Crédit photos : Christophe Guiard, VentouxMan