Ça y est, on y est ! La semaine la plus folle de la planète IRONMAN a commencé depuis dimanche sur la plus grande île de l’archipel d’Hawaii, Big Island, c’est aussi la plus jeune de ces îles. Deux volcans culminent à plus de 4000m au-dessus des plages. Ile volcanique où des champs de lave figés sont traversés lors du segment cycliste, et de l’autre côté de l’île la lave coule encore… le cœur de l’île est bien vivant, ce qui en fait un lieu vraiment spécial !
Les meilleurs triathlètes du « longue distance » se sont donnés rendez-vous le 12 octobre pour en découdre sur un parcours mythique, rendu difficile par le niveau de la concurrence et des conditions de course (chaleur, humidité, vent…).
Ils sont prêts, pro et amateur. Ils ont décroché leur Sacré Graal: la qualification, sur un seul IM pour les amateurs, et avec un classement mondial, appelé le Kona Pro Ranking (KPR) pour les pros.
Kona est le championnat du Monde, les athlètes sont là pour donner le meilleur d’eux même mais les conditions de course font parfois qu’il n’en sera rien (crevaison, coup en natation, douleur gastrique, problème mécanique, chute, grippe ….) !
Il faut être à 110% de ses capacités physiques pour remporter cette épreuve, mais un seul grain de sable peut contrarier tous vos plans !
Est-ce qu’un européen va venir mettre un terme au règne australien ? Les 6 dernières éditions ont été remportées par 3 australiens : Macca, Craig Alexander et Pete Jacobs ! Une victoire allemande ou belge ? Une première victoire espagnole ? La dernière victoire européenne remonte à 2006 avec Norman Stadler.
Une petite analyse des forces en présence sur le Pier de Kona au départ ce samedi pour le titre :
LES HOMMES
Les ultras favoris :
Dans cette sélection, on retrouve les athlètes qui ont brillé en 2012/13, ils connaissent bien la course pour y avoir participé au moins une fois et ont marqué les esprits avec leurs performances …
Pete Jacobs, le tenant du titre, a participé de nombreuses fois avant de s’imposer, il a de grosses qualités en natation et course à pied, et le jour où il a pu tenir le rythme à vélo, il s’est imposé ! Il a peu couru cette année, car il n’a pas besoin de beaucoup de points au KPR, mais sur les dernières épreuves 70.3 il s’est largement imposé. Il se concentre sur Kona. Mais il aura la pression médiatique et la pancarte de favori.
Eneko Llanos, après son abandon à Kona en 2012, il a voulu revenir vite pour prendre le maximum de points au KPR, il remporte Melbourne, Mallorque et Francfort et depuis se consacre à Kona, déjà 2ème en 2008, il se connait parfaitement, un vrai métronome, il a à cœur de briller une nouvelle fois ici.
Frederik Van Lierde, après son abandon en 2011, il est revenu plus fort en 2012 pour terminer 3ème, c’est un vrai pro, rien n’est laissé au hasard, il est fort dans les 3 disciplines et met tout de son côté pour parvenir à la victoire. Victoire à Abu Dhabi et à Nice avec en prime le record, il sera devant samedi.
Sebastian Kienle, impressionnant à Las Vegas, il paraît intouchable à vélo, malgré une natation moyenne où il risque de perdre 4’ sur les meilleurs, il a montré l’an dernier qu’il pouvait revenir et prendre les commandes ! S’il n’y avait pas eu sa crevaison, il aurait peut-être mieux terminé (4ème), car il court également très vite !
Andreas Raelert, n’a pas fait beaucoup d’apparition cette année, après son record à Roth en 2011, il avait mis du temps à s’en remettre, son état de fraîcheur et son expérience seront des atouts majeurs, sans oublié le fait qu’il avait pris un coup en natation en 2012 qui l’avait fait lâcher le 1er groupe…. Cette année, Il a su se faire oublier, attention à lui car en 3 participations, 3 podiums …
Les outsiders :
Nombres d’athlètes peuvent bien figurer voir monter sur le podium, mais il faut faire des choix 😉
Craig Alexander, 3 victoires à Kona, il a l’expérience, mais il lui manque peut-être ce petit plus qui l’a fait gagner ici : c’est la rage de gagner, il est fort et expérimenté, mais il a 40 ans et c’est sans doute sa dernière apparition, même si Dave Scott avait pris la 2ème place en 1994 derrière Greg Welch !
Bart Aernouts, le belge a montré sa grande forme à Abu Dhabi et Nice, handicapé par sa natation, il est très costaud à vélo et court très vite (meilleur temps marathon à Kona en 2012). Une année d’expérience pourront peut-être lui suffire pour accéder à la plus haute marche.
David Dellow, un peu en retrait cette année, il s’est plus consacré à la préparation de Kona, aux côtés de Caroline Steffen, il peut venir en surprendre plus d’un !
James Cunnama, lui a beaucoup couru, mais dans un grand jour, il peut suivre les meilleurs.
Tim O’Donnell, le compagnon de Mirinda Carfrae, commence à avoir de l’expérience sur cette épreuve, il a remporté 2 fois le titre de champion du Monde LD ITU avant de passer sur IM.
Une expérience qui manque cruellement aux « Rookies »…
Les Rookies (les bleus) : Section première participation
Il est rare qu’un athlète s’impose à Kona pour sa première fois, seul Luc Van Lierde a fait l’exploit de remporter le triathlon de Nice et le titre de champion du Monde LD ITU et d’enchainer 3 semaines plus tard sur la victoire à Kona en 1996 pour sa première sur IM (il avait reçu une wild card pour son titre à Nice) !
Bevan Docherty, athlète du court venu sur le long, il a montré qu’on pouvait compter sur lui sur la distance après sa victoire à Taupo.
Ivan Raña, tout comme Docherty vient du court, il a encore couru sur le circuit ITU en 2013. Il a remporté pour ses premières participations le 70.3 de Lanzarote et l’IM de Cozumel.
Clayton Fettell vient également du court, il n’a pas aussi bien réussi sa reconversion que les 2 précédents, il sera toutefois aux avant-postes en natation et vélo, mais risque de coincer un peu à pied.
Andrew Strarykovicz est un cycliste très fort, il peut sortir de l’eau dans le 1er pack et s’échapper à vélo. Il a le record du temps vélo sur IM en Floride en 4 :04 :39. Il a remporté la Floride et a enchaîné sur l’Arizona. Ayant eu les points au KPR très tôt, il va arriver en forme ! S’il est rejoint par Kienle en vélo, ces deux-là peuvent faire un festival en vélo. Mais il sera un peu moins performant sur le marathon.
Cette petite sélection est un ressenti suite à la saison 2013 et aux différentes courses que j’ai pu suivre à Kona, mais tout peut arriver le jour J avec tous les aléas de course…